Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a exclu, mardi, à Strasbourg, de suspendre les autorisations de culture et de commercialisation des OGM, comme le réclament un million de citoyens dans le cadre du droit d'initiative prévu par le traité de Lisbonne.
« Nous allons continuer à appliquer la législation européenne », a-t-il déclaré en réponse à une question du député européen José Bové pendant un débat au Parlement.
« Je ne suis pas content avec le régime d'autorisations car il n'est pas suffisamment clair, mais je suis tenu de le respecter », a-t-il ajouté.
Une pétition signée par plus d'un million de citoyens de l'UE appelle José Manuel Barroso a « décréter un moratoire sur l'introduction des plantes génétiquement modifiées en Europe et à mettre en place un organisme éthique et scientifique indépendant chargé de mener à bien la recherche sur l'impact des OGM et déterminer leur régulation ».
Lancée en mars par Greenpeace et le mouvement Avaaz au plus fort de la polémique sur les OGM, après l'autorisation de culture donnée à la pomme de terre Amflora, une variété génétiquement modifiée développée par le groupe BASF, la pétition a été remise à la Commission jeudi dernier.
Elle a été jugée non conforme au droit d'initiative prévu par le traité de Lisbonne, car « le nouveau régime n'est pas encore en vigueur », a souligné José Manuel Barroso.
Les gouvernements européens ont donné leur feu vert mardi au projet d'initiative citoyenne qui doit être approuvé mercredi par le Parlement européen. Les Etats membres devront ensuite le ratifier pour permettre son entrée en vigueur, prévue au mieux en 2012.
L'initiative lancée par Greenpeace et Avaaz reste recevable, ont affirmé mardi les chefs des groupes socialiste, libéral et vert du Parlement européen.
« Elle doit être mise en standby », a plaidé le coprésident des Verts, Daniel Cohn-Bendit. « Il serait incompréhensible de recommencer à rassembler un million de signatures », a soutenu le libéral Guy Verhofstadt. « Ce serait inadmissible pour ceux qui ont fait confiance au traité de Lisbonne », a estimé le socialiste Martin Schulz.
Quinze OGM, pour la plupart des maïs, sont en attente d'une autorisation. Deux OGM sont actuellement cultivés dans l'UE : le maïs Mon810 de Monsanto, qui demande le renouvellement de cette autorisation, et la pomme de terre OGM Amflora développée par le groupe BASF.
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