Le Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest (SSSO) a dénoncé jeudi à Bordeaux le «racket» dont se rendraient coupables les acheteurs de bois après la tempête du 24 janvier et la lenteur des versements des prêts bancaires promis par l'Etat en février pour stocker les bois abattus.
«Aujourd'hui, nous sommes sinistrés, rackettés et pas indemnisés», a déploré Jean-Louis Martres, président du SSSO, au cours d'une conférence de presse, plus de six mois après la tempête qui aurait abattu 200.000 hectares de forêt en Aquitaine, selon les sylviculteurs.
Les bois sont payés «50 centimes d'euro la tonne» avec la complicité des banques qui font pression sur les acheteurs à qui elles envisagent d'accorder des prêts pour qu'ils fassent baisser les prix, a affirmé Christian Pinaudeau, secrétaire général du syndicat.
«On n'a touché aucun centime sur le milliard d'aides (600 millions d'euros de prêts bonifiés et 400 millions de subventions) annoncé par (l'ancien ministre de l'Agriculture) Michel Barnier en février», a poursuivi M. Pinaudeau.
Mercredi, la préfecture de la région Aquitaine avait indiqué que 38 millions d'euros avaient été débloqués par les banques au titre des prêts bonifiés, mais cette somme a été «validée, pas versée», a précisé Jean-Louis Martres, dénonçant «les négligences du ministre Barnier», qui «n'a pas pris la précaution de savoir comment les prêts seraient distribués».
Il a également rappelé que les banques ont été sollicitées pour des projets représentant 400 millions d'euros et que ces 38 millions ne permettaient de financer le stockage que de 750.000 tonnes de bois, quand les professionnels espéraient en conserver 10 millions de tonnes.
Si la situation ne se débloque pas, les sylviculteurs pourraient «créer des perturbations d'ici la fin août» et «envisager la voie contentieuse pour attaquer l'Etat en responsabilité», a menacé le président du SSSO.
Lire également: