Du lait contaminé par de la dioxine a été retiré de la consommation humaine dans trois départements de l'Ouest, a annoncé vendredi la préfecture de l'Ille-et-Vilaine dans un communiqué qui précise que cette contamination n'a entraîné aucun risque pour le consommateur.
Le communiqué n'indique ni le volume de lait concerné ni la date et le lieu de cette contamination, constatée sur des laits provenant d'une région à cheval entre la Loire-Atlantique, l'Ille-et-Vilaine et le Morbihan.
Il précise en revanche que les analyses ont révélé des taux de dioxine de 3,05 à 13 picogrammes par gramme (pg/g) de matière grasse, alors que la teneur maximale fixée par l'Union européenne pour les produits alimentaires est de 3 pg/g.
Un responsable de la préfecture de la Loire-Atlantique a indiqué que la contamination avait été découverte le 27 juillet à la suite d'analyses de routine par une laiterie de la région de Redon (Ille-et-Vilaine) dans un stock de lait collecté auprès de soixante exploitations de la région.
La laiterie a aussitôt alerté les services de l'Etat, qui ont décidé d'interdire toute commercialisation de lait, de produits dérivés ou de viande provenant de ces 60 exploitations, a-t-il ajouté.
La préfecture de l'Ille-et-Vilaine a souligné dans son communiqué que «le dépassement observé ne concerne que certains laits collectés et ne présente pas de risque pour le consommateur, les analyses faites sur les produits mis sur le marché (par la laiterie) répondant aux exigences réglementaires».
Cette absence de risque s'explique par le fait que seule une fraction du lait utilisé par la laiterie était contaminée, précisait-on vendredi soir à la préfecture de la Loire-Atlantique.
Des analyses complémentaires sont en cours pour déterminer précisément le nombre d'exploitations en cause, selon ce responsable. Les premiers résultats incriminent trois exploitations et en disculpent une quatrième, mais ils faudra du temps pour que les résultats des analyses des 56 autres soient connus, a-t-il ajouté.
Par ailleurs une enquête a été ouverte pour essayer de déterminer l'origine de cette contamination, dans une région rurale éloignée des sources de pollution industrielles les plus fréquentes – usines ou incinérateurs – dans ce genre d'incident.
Des enquêteurs vont se rendre dans les fermes dont le lait a été contaminé pour comprendre ce qui a pu se passer, un travail qui «risque d'être long en l'absence de source évidente de contamination», selon le même responsable.
L'hypothèse la plus probable semble celle d'une «contamination du bétail par des compléments alimentaires infectés», a indiqué de son coté Didier Vaucel, directeur adjoint de la Direction des services vétérinaires de l'Ille-et-Vilaine.
Il a précisé que les bovins contaminés devaient attendre au minimum sept ans pour que le taux de dioxine dans leur organisme baisse dans des conditions acceptables et que la majorité d'entre eux seraient probablement «réformés», c'est-à-dire abattus.