«Un foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) a été mis en évidence dans un cheptel bovin dans les Ardennes, situé dans une zone réglementée délimitée à l’hiver de 2006», a annoncé le ministère de l'Agriculture vendredi soir. Il s'agit d'un bovin né en septembre 2006, précise-t-il.
Les périmètres des zones réglementées ne sont guère modifiés par ce nouveau foyer. Les mesures de surveillance sanitaire sur le territoire français avaient déjà été réactivées le 20 juillet, après que des cas ont été signalés en Allemagne et en Belgique. La restriction aux mouvements de ruminants avait alors été renforcée.
Les zones réglementées englobent tout ou partie de 16 départements: l'ensemble des Ardennes, de l’Aisne, de la Marne, de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse, de la Moselle, du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, et une partie de l’Aube, de la Haute-Marne, de l’Oise, du Bas-Rhin, de la Seine-Maritime, de la Seine-et-Marne et des Vosges.
Dans les périmètres réglementés, c'est de nouveau la consternation. Au marché de Rethel (Ardennes), les membres de la commission de cotation ont décidé ce lundi «de suspendre les cours jusqu'à nouvel ordre [...] en signe de protestation contre les mesures très restrictives de la FCO, et notamment l'interdiction de faire entrer des bêtes provenant des périmètres interdits».
«Les pouvoirs publics ont eu raison d'être précautionneux, et d'anticiper le problème pour protéger le territoire national, reconnaît Denis Sibille, secrétaire général de la Fédération nationale bovine (FNB). Mais les compteurs n'ont pas été remis à zéro depuis la crise de l'an dernier, avec des animaux bloqués depuis 2006 sur les élevages, qui ne sont toujours pas sortis. Les pouvoirs publics doivent mettre en place une compensation économique pour les éleveurs, en particulier ceux de la zone interdite.»
Denis Sibille suggère aussi d'attribuer le maximum des aides de gestion de crises, soit 3.000 euros, et de doubler ce plafond, qui respecte la règle européenne «de minimis», en le passant à 6.000 euros. D'autres pistes «eurocompatibles» sont également à l'étude, comme l'exonération d'impôts fonciers. En attendant, l'interprofession s'attache à chiffrer les surcoûts, comme ceux dûs à l'alimentation, mais aussi à évaluer le nombre d'animaux concernés par les interdictions de mouvements.
Une différence notable par rapport à 2006, les animaux de la zone réglementée destinés à l'abattage peuvent quitter cette zone et être abattus dans tous les abattoirs de France. Il reste à gérer ceux du périmètre interdit, qui doivent être abattus dans le périmètre réglementé. L'interprofession les a évalués à 2.000 par mois, soit 5% des animaux de la zone FCO. «Il ne faudrait pas que ces 5% suffisent à faire baisser les prix dans les périmètres réglementés, explique Denis Sibille. Mais c'est gérable. En revanche, la situation est beaucoup plus problématique pour les animaux d'élevage (broutards, reproducteurs, veaux de huit jours).»
L'interprofession «a fait part au ministre de l'extrême gravité de la situation», souligne-t-il. Les éleveurs attendent maintenant un message de la part des pouvoirs publics.