Deux sénateurs, Gérard César (UMP, Gironde) et Gérard Bailly (UMP, Jura), ont présenté une lettre ouverte à Mariann Fischer Boel, commissaire européenne à l'Agriculture, jeudi 8 mars au Sénat. L'interprofession laitière (Cniel) est à l'initiative de cette action. Le texte, qui est proposé à la signature de l'ensemble des sénateurs et des députés, appelle « à défendre une véritable politique laitière européenne ».
Les signataires s'inquiètent des propos de Mariann Fischer Boel qui laissent entrevoir son objectif « de démantèlement » de la Pac. Elle laisse à penser que l'unique modèle est une « mise en concurrence sur le marché mondial », explique Gérard César. « C'est inacceptable ».
« Aujourd'hui notre modèle agricole est fortement menacé par un mouvement de libéralisation très profond, renchérit Henri Brichart, président du Cniel. La façon dont les négociations à l'OMC sont conduites par Peter Mandelson montre qu'il est prêt à passer par pertes et profits 45 ans de Pac ».
« La vision de Mariann Fischer Boel ne nous convient pas du tout. De plus, ce n'est pas son rôle de définir la politique européenne. (...) Cette dérive appelle une réaction politique, donc cette lettre », explique également Henri Brichart. « La France demain encore doit rester ''Terre de lait'' », conclut-il.
Dès la fin de ces discours, on comptait déjà une trentaine de parlementaires à avoir signé la lettre.
Le Cniel espère que plus de la moitié des 800 sénateurs et députés apporteront également leur soutien. La lettre sera ensuite remise courant mai en main propre à Mariann Fischer Boel par une délégation de professionnels et de parlementaires.
Téléchargez le Discours d'Henri Brichart (63.20 Ko), président du Cniel, le 8 mars 2007 au Sénat