Publié le vendredi 30 octobre 2015 - 15h19
Après la table ronde du 27 octobre, « l'heure n'est pas à l'enthousiasme », pour la Coordination rurale (CR). « Force est de constater que les engagements pris lors de la première table ronde organisée en juin sont loin d'être remplis. Alors qu'il avait été décidé d'une hausse de 5 cents/kg carcasse par semaine sur 12 semaines, nous observons au final une hausse de 8 cents/kg carcasse sur toute la période et ce, dans le meilleur des cas », explique le syndicat dans un communiqué.
Des contrats accompagnés d'une caisse de sécurisation ont été présentés par le ministre. Pour la CR, ce sont « des bouées de sauvetage qui feront l'objet de réunions ultérieures ». Le syndicat critique également la Fédération nationale bovine (FNB, de la FNSEA) pour sa proposition de contrats directs avec la grande distribution, en place de contrats tripartites, l'abattage devenant une simple prestation de service. La CR « ne voit pas d'intérêt » à risquer de déstabiliser le secteur de l'abattage. « Il reste à expliquer comment les GMS font travailler des carcasses entières (fluctuations saisonnières) », souligne-t-elle.
La CR estime par ailleurs que, sur le steak haché, « les simulations réalisées intègrent des données de base erronées : ainsi, les animaux considérés sont de moindre valorisation bouchère que ce n'est le cas en réalité (uniquement des vaches O alors que le marché impose de valoriser des avants de jeunes bovins et de vaches allaitantes en steak haché) ». Elle juge aussi qu'intégrer systématiquement la valorisation label, dont la plupart des animaux ne peuvent bénéficier, est une erreur.
« 10 % de vaches de réforme supplémentaires d'ici à la fin de 2015 »
« Pour la CR, il est évident que l'objectif des acteurs n'est plus de réussir à faire monter le prix, échec total depuis plusieurs mois, mais bien de parvenir à ce qu'il ne baisse pas plus. Ce risque est d'autant plus fort que les indicateurs sont au rouge et que l'on attend 10 % de vaches de réforme supplémentaires d'ici à la fin de l'année. »
Pour Michel Manoury, président de la section de la viande de la CR, « rien n'a été dit sur les baisses des charges, ni la Pac, alors que les éleveurs vont subir une baisse des aides qu'ils ne pourront pas supporter. Rien non plus sur l'urgence de mieux adapter notre production à notre consommation. Quand va-t-on poser les vraies questions : que faire de nos troupeaux ? Comment les utiliser pour répondre à la demande intérieure ? »
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