Publié le mercredi 28 septembre 2011 - 18h01
Les éleveurs de la Nièvre et de la Saône-et-Loire font monter la pression à une semaine de l'ouverture du Sommet de l'élevage. Ils étaient une cinquantaine à manifester leur ras-le-bol le 28 septembre à proximité du ministère de l'Agriculture rue de Varenne à Paris.
« Si le ministre n'amène rien au Sommet, ce n'est pas la peine qu'il vienne », scandait Emmanuel Bernard de la Nièvre à la sortie de son entretien avec le directeur du cabinet du ministre.
Ce dernier n'a d'ailleurs pas laissé beaucoup d'espoir concernant le dossier « calamités ». « Nous n'avons touché que 40 % du montant que l'on nous avait promis, explique Emmanuel Bernard. Mais ils n'ont pas un centime de plus à nous accorder. Le ministère s'est montré moins fermé sur le dossier des trésoreries. « L'Etat semble prêt à nous accompagner auprès des banques », a indiqué Emmanuel Bernard.
« Nous vivons la peur au ventre, assure Francis Maenhout, l'un des manifestants. Depuis trente ans que j'exploite, les charges ont quadruplé alors que les prix de la viande n'évoluent pas. »
La situation est également difficile sur le sujet de la Pac et de la conditionnalité. « J'ai reçu une lettre recommandée pour reverser 1 % de l'ensemble des aides que j'ai perçues en 2009, car j'ai fait une petite erreur de saisie dans ma déclaration, s'insurge Laurent Cornu, exploitant dans la Saône-et-Loire. Nous ne pourrons pas continuer longtemps à être traités de la sorte ».
Pourtant, des perspectives existent. « Concernant les marchés à l'exportation, nous avons une autoroute devant nous », assure Pierre Chevalier, le président de la Fédération nationale bovine (FNB). Nous n'arrivons pas à fournir la demande des pays qui s'ouvrent comme la Turquie, le Maroc ou la libye. »
« Un négociant m'a proposé d'acheter mes taurillons à 2,35 €/kg vif pour compléter une commande à destination de la Turquie, indique pour sa part un éleveur bourguignon. Ce tarif représente 1 €/kg de carcasse de plus que ce que m'offre mon groupement de producteur. Depuis celui-ci m'a promis qu'il s'alignerait. »
M.-F.M.
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