accueil  Accueil / Elevage / Actualités / Sécheresse : des prairies déjà épiées
Actualités

Sécheresse 

Des prairies déjà épiées

Publié le jeudi 12 mai 2011 - 18h54

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

Jusqu'à la mi-avril, les températures estivales réussissaient plutôt bien aux prairies. Le ministère de l'Agriculture notait même une production d'herbe « très précoce et excédentaire sur la quasi-totalité du territoire » par rapport à la normale, tout en soulignant un déficit pluviométrique marqué depuis l'hiver.

 

Depuis, la situation s'est dégradée. L'eau manque désormais et les températures élevées accélèrent la maturité des graminées. « La végétation a quinze jours d'avance, observe Sabine Battegay, d'Arvalis-Institut du végétal. L'herbe a poussé très vite, mais elle est déjà épiée et sa valeur alimentaire a chuté. »

 

La situation devient préoccupante en Basse-Normandie, dans les Pays de la Loire et le Centre. Seules des pluies d'orage éparses sont annoncées. Dans l'Est, les températures élevées bloquent la pousse. Dans le Massif central, les stocks d'herbe récoltés sont inférieurs de moitié à la normale. Les prairies se portent bien pour l'instant, mais il faudrait plusieurs jours de pluie pour assurer la poursuite du pâturage.

 

Dans le Sud-Ouest et le Poitou-Charentes, la végétation grille. La chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne a lancé une bourse aux fourrages, demandant aux agriculteurs et aux propriétaires de parcelles non agricoles de mettre leurs surfaces en herbe à la disposition des éleveurs.

 

Seuls la Bretagne et le nord de la France s'en sortent plutôt bien. Ces dernières semaines, « il y a eu entre 20 et 100 mm d'eau un peu partout en Bretagne, confirme Michel Moquet, d'Arvalis. Mais le déficit hydrique subsiste. » Les prairies produisent 40 à 50 kg de MS/ha/jour, contre plus de 60 kg habituellement.

 

La FNSEA a obtenu du ministre l'autorisation de récolter les jachères et d'y faire pâturer les animaux. Les éleveurs des races à viande du Grand Massif central réclament l'interdiction de broyer les pailles, des dérogations aux réglementations sur les Cipan et la possibilité de vendre des vaches sans perte de PMTVA. Pour Patrick Bénézit, président de la section de la viande de la FRSEA, « il faut préserver un maximum de cellulose pour nourrir les animaux ».

 

Mais il est pessimiste. « Contrairement à l'an dernier, la sécheresse touche la majorité du territoire. Où pourra-t-on trouver des fourrages ? » La solidarité entre éleveurs et céréaliers – réelle ou espérée – n'y suffira pas. « Il faut une décision politique qui s'impose à tous. »

 

 

 

Constituer des stocks

Certains s'interrogent sur l'opportunité d'ensiler des céréales immatures et d'implanter ensuite des dérobées, du sorgho ou du maïs. D'autres envisagent d'ensiler leur maïs dès la floraison.

 

Max Lempereur, polyculteur-éleveur allaitant dans le Cher, a lancé une série d'adaptations pour combler le manque d'herbe.

 

« Une parcelle de 6 ha d'herbe, habituellement ensilée dans un premier temps, sera uniquement destinée à la pâture. J'ensilerai une partie de mon blé immature, sans attendre le stade laiteux-pâteux pour qu'il ne soit pas trop sec. Derrière, je sèmerai du sorgho fourrager, en croisant les doigts pour qu'il pleuve. Je ne vendrai pas de paille cette année. Après la récolte de céréales, je sèmerai du ray-grass sur toutes les surfaces possibles pour une coupe en octobre. J'ai également réalisé une première coupe sur 20 ha de luzerne porte-graine mis à disposition par un cultivateur, à 25 km de mon exploitation. J'ai récolté 2,3 t de MS/ha, contre 3,5 t normalement. J'ai aussi trouvé de la paille de pois, mais il n'est pas sûr que je puisse la récolter, car elle est deux fois plus courte que d'habitude. Je n'ai pas encore acheté d'aliments, je ne peux pas anticiper tous les achats, même si les prix risquent de flamber. La spéculation sur la paille commence déjà... »

 

E.C.

Mots-clés : , ,

Les commentaires de nos abonnés (0)
Connectez-vous pour réagir  Soyez le premier à commenter cet article.
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :



SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK