Publié le lundi 07 juin 2010 - 12h17
L'entreprise a conçu un outil assurant la régularité d'implantation des rhizomes.
Les Etablissements Thiérart, basés au Châtelet-sur-Retourne, dans les Ardennes, fabriquent une planteuse de miscanthus.
La machine, brevetée et conçue en collaboration avec l'usine de déshydratation de luzerne Luzéal, a déjà implanté des rhizomes de cette plante énergétique sur plus de 70 hectares.
Benoît Wilmet était aux commandes. Cet agriculteur et entrepreneur de Sorbon (Ardennes) a contribué au développement de cet outil.
La planteuse est semi-automatique. Large de 4 mètres, elle emmène quatre opérateurs. Assis derrière la trémie, ils alimentent chacun un élément semeur.
Des vis et des hérissons déchargent progressivement la trémie de ses rhizomes sur deux tapis roulants en caoutchouc.
Les opérateurs les prennent, démêlent les radicules enchevêtrées, puis les disposent dans une noria à raison d'un rhizome par compartiment de la roue.
A mesure que la noria tourne, chaque rhizome tombe dans une descente. Ils atterrissent dans un large sillon ouvert par un soc accolé à la descente.
Photo de gauche – La vitesse de rotation des norias est proportionnelle à la vitesse d'avancement, ce qui assure une implantation régulière des rhizomes.
Photo de droite – Les éléments semeurs sont montés sur parallélogramme.
Suivre les aspérités du sol
Une autre canalisation distribue des microgranulés. Derrière chaque descente, deux disques crantés enterrent les rhizomes.
L'ensemble est monté sur parallélogramme pour mieux suivre le relief. Un rouleau lisse tasse le lit de rhizomes. Les crans disposés sur ses flancs servent à entraîner sa rotation.
A noter : le soc travaille un sol ameubli par des travaux préalables. La structure est fine jusqu'à 15 cm de profondeur, où les rhizomes sont déposés.
8 hectares par jour
La machine est lourde : elle pèse 4 tonnes lorsque la trémie est pleine. En outre, la planteuse présente un fort porte-à-faux arrière dû à ses 2,5 mètres de longueur. Ce poids réclame beaucoup de puissance hyraulique pour le relevage.
C'est pourquoi les Ets. Thiérart ont favorisé les entraînements mécaniques proportionnels à l'avancement. Les tapis et les norias sont animés de cette manière. Seuls les vis et les démêleurs à hérissons sont actionnés par le circuit hydraulique.
Un tracteur de 170 ch est requis pour tirer la planteuse. Il évolue à 3 km/h, implantant 7 ou 8 hectares par jour à raison de 20.000 plants par hectare.
La vitesse d'avancement et le fait d'embarquer quatre opérateurs paraissent contraignants. Mais ce choix technique répond à une demande de Luzéal.
La coopérative de déshydratation souhaite des planteuses combinant débit de chantier intéressant et bonne régularité d'implantation. Ce dernier point est crucial compte tenu du prix des rhizomes, vendus entre 12 et 15 centimes d'euro l'unité.
Actuellement, les contraintes inhérentes aux rhizomes empêchent de mécaniser davantage les opérations et d'écourter les chantiers. Il n'existe pas de rhizomes calibrés ni de solutions pour automatiser le démêlage de leurs petites racines.
Les prochaines recherches porteront sur ces aspects. Les Ets. Thiérart pensent vendre quelques unités de leur planteuse à des ETA et des coopératives.
Fiche technique
• Largeur de plantation : 4 rangs séparés par des intervalles de 1 mètre. • Confection du lit de rhizomes : ouverture par un soc, fermeture par disques crantés, rappui par rouleau indépendant. • Principe d'implantation : vidange de la trémie et rotation des norias mécanisées. Démêlage et distribution des rhizomes manuels. • Main-d'œuvre : 5 personnes, dont 1 chauffeur et 4 opérateurs. • Débit : 7 à 8 ha/h. |
N.L.
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres