Les abeilles vont mieux là où nectar et pollen sont disponibles de façon ininterrompue durant la saison. La récolte de miel y gagne un peu (+ 7% observés en moyenne en 2006) et les apiculteurs notent un meilleur état des colonies. C’est ce qu’a présenté le Réseau Biodiversité pour les abeilles lors de ses assises du 23 janvier à Paris.
Initié en 1992 dans la Marne, ce réseau assure aujourd’hui le suivi de 44 jachères apicoles réparties sur le territoire. Couvrant de 4 à 40 ha, ces surfaces sont implantées en végétaux intéressants pour les abeilles et compatibles avec la réglementation Pac. Les observations menées depuis deux ans ont aussi permis de démontrer qu’à partir d’une très petite surface (1% de l’aire de butinage des abeilles, à savoir un rayon de 3 km autour de la ruche), la jachère peut couvrir plus de la moitié des apports de pollen nécessaire à l’alimentation protéique de l’abeille et surtout de ses larves.
Le Réseau Biodiversité pour les abeilles regroupe 45 organisations agricoles, 82 agriculteurs et 60 apiculteurs qui explorent d’autres pistes que celle des insecticides en enrobage des semences pour expliquer les pertes d’abeilles et chutes de production. Deux ans après la suspension du Gaucho et du Régent TS, la situation ne s’est pas améliorée avec des mortalités record durant l’hiver 2005-2006 et une récolte désastreuse l’été dernier. Pour la première fois en France, les importations de miel vont être supérieures à la production, estimée à moins de 20 000 tonnes l’an dernier.