La croissance retrouvée des espaces ruraux, comme celle des grandes villes, depuis le début des années 2000, remet en question le déploiement des différentes formes de vente et pourrait contribuer à remodeler le tissu commercial en métropole, indique une publication de l'Insee parue le 24 juin.
Les communes de «l’espace à dominante rurale», essentiellement des communes de petite taille, sont relativement isolées. En conséquence, elles disposent souvent d’une offre commerciale pour les produits de première nécessité, souligne l'Insee.
Ramené à la population, le nombre de ces magasins est beaucoup plus élevé dans l’espace à dominante rurale que dans l’espace à dominante urbaine.
En 2007, il y avait 8,5 boulangeries/pâtisseries pour 10.000 habitants sur l’ensemble du territoire métropolitain, 11,9 dans l’espace à dominante rurale et 7,7 dans l’espace à dominante urbaine.
Les nombres de boucheries/charcuteries et de magasins d’alimentation générale/supérettes par habitant sont également plus élevés dans l’espace à dominante rurale.
A l’inverse, pour la vente de biens moins courants (meubles, chaussures...), les commerces s’implantent dans des zones plus denses, pour bénéficier d’une zone de chalandise suffisante.
Pour certaines activités, comme les fleuristes et les pharmacies, le nombre de commerces pour 10.000 habitants en milieu urbain ou rural sont proches.
Depuis 10 ans, le nombre de commerces traditionnels (1) «proches de la population» baisse moins rapidement dans l’alimentaire, selon l'Insee. De 1999 à 2007, le nombre de magasins d’alimentation générale et de supérettes sur le territoire a diminué de 1,7% en moyenne par an, alors qu’il chutait de 5,1% en moyenne chaque année entre 1993 et 1999.
De même, le recul du nombre de primeurs est moins important sur la période récente (-1,5% entre 1999 et 2007, contre -3,5% entre 1993 et 1999).
Seul le nombre de boucheries et de charcuteries continue de se replier au même rythme (-3,4% en moyenne par an).
Le nombre de boulangeries et pâtisseries est relativement stable sur les quinze dernières années.
Dans le même temps, le nombre de supermarchés et d’hypermarchés continue de progresser mais à un rythme plus faible (+2,3% par an de 1999 à 2007, contre +2,9% de 1993 à 1999).
Le nombre de petites surfaces diminue moins rapidement, ce qui pourrait marquer une étape de recomposition du paysage commercial alimentaire, prévient l'Insee.
Quant à l'accès aux commerces, seul moins de 1% de la population de l’espace à dominante rurale n’a pas accès en moins de 15 minutes, en voiture, à une épicerie/supérette, à une boulangerie/pâtisserie, à une boucherie/charcuterie ou à une pharmacie. Et 4,7% de la population de l’espace à dominante rurale n’a pas accès à un supermarché en moins de 15 minutes.
En revanche, 31,5% de la population de l’espace rural n’accèdent pas à un commerce de produits surgelés en moins de trente minutes. Le constat est similaire pour les commerces non alimentaires.
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(1) Le commerce traditionnel correspond à l’ensemble du commerce alimentaire en magasin spécialisé, à l’artisanat commercial, aux commerces d’alimentation générale et aux supérettes.