Les producteurs pyrénéens vendent 85% de leurs agneaux de lait en Espagne. Ils veulent sécuriser leurs ventes en regagnant le marché français.
«Le marché espagnol des fêtes de fin d’année est un bon marché, rémunérateur, mais nous en sommes beaucoup trop dépendants, explique Daniel Lartigue, producteur à Hasparren (Pyrénées-Atlantiques) et responsable de la commission ovine à la chambre d’agriculture. Nous exportons des animaux en vif. S’il survenait un problème sanitaire, les conséquences pourraient être terribles. Plus nous raccourcirons les délais de transport, plus nous sécuriserons nos ventes.»
La filière de l’agneau de lait des Pyrénées de Label rouge, qui regroupe 2.057 producteurs élevant 476.500 brebis, dans le Pays basque, se mobilise ainsi pour faire redécouvrir son produit sur le marché français, où il se vend en carcasse et découpé.
Des travaux sont programmés à l’abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port, afin de rénover la chaîne ovine et faire passer le tonnage abattu de 200 tonnes (aujourd’hui) à 600 tonnes à terme. L'investissement se monte à 2,5 millions d’euros
«Notre idéal, très ambitieux, serait de vendre autant d’agneaux en France qu’en Espagne, confie Jean-Marie Etchegorry, directeur de la coopérative CAOSO, qui commercialise plus de 100.000 agneaux de lait par an, sur les 400.000 produits sur le secteur. C’est pourquoi il y a des travaux à faire dans les abattoirs environnants, si nous voulons que les chaînes ovines soient performantes.»
La filière doit aussi faire connaître son produit sur l’Hexagone, où il se vend essentiellement localement et en région parisienne. L’agneau de lait des Pyrénées est un agneau très jeune (15 à 45 jours), nourri exclusivement au lait de sa mère, vendu à 10 kg vif en Espagne et abattu lorsqu’il atteint 11 à 13 kg en France.
«L’objectif serait d’obtenir sur le marché français une rémunération aussi intéressante qu’en Espagne, poursuit Jean-Marie Etchegorry. A la fin de 2008 et au début de 2009, nous avons payé les éleveurs 3,80 €/kg vif, grâce aux ventes espagnoles, alors que la rémunération est tombée à 2,60 €/kg vif, à la mi-janvier avec le retour sur le marché français.»
Enfin, la filière, qui doit faire face à la concurrence grecque et italienne, compte aussi sur l’IGP (indication géographique protégée) qu’elle devrait bientôt obtenir, pour garder sa place sur le marché d'exportation.
Des opérations de communication Rencontres avec la presse, les restaurateurs, les bouchers, animations en grandes surfaces, etc., les éleveurs des Pyrénées organisent des opérations de communication pour faire connaître leur agneau en France. |