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Agriculture bio

Des obstacles à lever pour assurer son développement (Journée nationale)

Publié le vendredi 13 juin 2008 - 18h29

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Vente directe de produits bio, ici chez Armelle Ménager.   © Ph. Deschamps

L’Agence Bio a accueilli 300 participants au lycée Val de Sarthe de Sablé-sur-Sarthe, vendredi 13 juin, pour sa journée nationale sur les réussites des producteurs et des filières bio. Mais si ces dernières se structurent, certains producteurs restent isolés: «Depuis deux mois, je ne peux pas valoriser mes agneaux bio», a expliqué un éleveur de la Mayenne.

Autre difficulté pour atteindre les 6% de la SAU en bio à l’horizon de 2012, objectif du gouvernement: le plafonnement des aides. «Je suis producteur bio en Belgique et je voudrais produire bio en achetant une exploitation dans l’Orne. Mais pour la même exploitation de 73 ha, les aides sont bloquées à 7.600 euros ici contre 29.170 euros là-bas», s’offusque Bernard Crahay.

Jean-Marie Aurand, représentant Michel Barnier, retenu par une visite en France de la délégation agricole du Parlement européen, ne semble pas opposé au déplafonnement des aides. Mais il rappelle qu’elles ne se substitueront jamais à la volonté et à la technicité du producteur. «Le soutien de la conversion est une des clés pour atteindre les objectifs ambitieux, mais réalisables, à l’horizon de 2012», a-t-il indiqué.

Les aides viennent aussi de l’Europe. Mais si la Commission propose d’augmenter le taux de modulation de 8%, de nombreux pays (dont la France) y sont opposés car qui dit deuxième pilier de la Pac dit aussi cofinancement par les Etats…

Les aides peuvent aussi venir des régions. Ainsi, les Pays de la Loire soutiennent l’installation et la pérennisation en bio (6.000 euros pour une reprise), apportent une aide à l’obtention de la certification et viennent de décider de ne plus plafonner le nombre de dossiers soutenus par an.

Les formations spécialisées se développent également, comme à Saint-Affrique, dans l'Aveyron.

Autre question: la pérennisation des débouchés. «Il faut faire cesser tout de suite la rumeur qui dit que la restauration collective n’aura pas l’obligation de consommer 20% de produits bio», a estimé Elisabeth Mercier, directrice de l’Agence Bio. De fait, la mesure annoncée par le président de la République à l’issue du Grenelle de l’environnement est indiquée dans l’article «l’Etat exemplaire» du projet de loi. Les cantines interministérielles vont s’y mettre au plus vite, à raison d’un repas par semaine, a confirmé Jean-Marie Aurand.

Y.B.


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