Stéphane Le Foll a annoncé le 27 mai ses derniers arbitrages concernant les modalités d'attribution des aides couplées. La Coordination rurale constate « qu'une fois encore, les promesses n'ont pas été tenues ».
François Lucas, vice-président du syndicat, fait référence aux 200 €/vache allaitante annoncés sur les 40 premières vaches et qui deviennent 187 € sur les 50 premières. « Néanmoins, nous avons apprécié que les 40 VA comme référence d'élevage moyen soient finalement apparues au ministre un peu court », a-t-il souligné.
Il note également que « l'on grossit de 8 M€ le budget des aides allaitantes grâce à la suppression du saupoudrage pour l'engraissement. On n'aide plus cette filière, mais un groupe de travail doit être constitué pour relancer la production... Ce n'est pas forcément rassurant ».
D'après les propos rapportés des services du ministère, le point de bascule est dorénavant de 70 VA contre environ 50 VA auparavant. Ceux qui avaient moins d'animaux vont gagner. Les autres vont voir leurs aides réduites. Autre arbitrage pour l'aide allaitante, un plancher de 10 VA. La Confédération paysanne réclamait des plafonds et pas de plancher. La FNSEA souhaitait l'inverse. La Coordination rurale ne voulait ni l'un ni l'autre au risque de davantage diluer l'enveloppe. « Question de philosophie, il faut continuer à aider ceux qui l'étaient », explique la CR.
Si le syndicat se félicitait de l'ambition d'indépendance protéique affichée par la France et l'Europe, il est déçu du résultat. « Au mieux on réussira à maintenir la production, mais je crains le pire », déclarait François Lucas à la sortie du CSO. « Cela ne changera rien à notre situation sauf si le soja atteint des prix très élevés. »
Pour lui, il fallait lever tous les freins. « Tous les critères d'éligibilité sont dissuasifs, en particulier l'obligation de contractualisation, qui est absurde quand on connaît des années de sécheresse. Et ajoutez la volatilité des prix à la fongibilité des enveloppes, il sera impossible de prévoir le nombre d'hectares ensemencés et donc le montant de l'aide auquel l'agriculteur pourra prétendre. Cela va devenir encore plus compliqué de prévoir ses assolements, d'autant que la Commission doit encore valider les choix français, dénonce-t-il. On aura un retour au mieux en septembre. Or, elle est occupée à faire ses cartons... Le choix du prochain assolement va se jouer au poker. La Commission oublie que la campagne ne commence pas le 1er janvier. Elle fait une politique hors-sol. »
Le syndicaliste pointe du doigt une autre incertitude : la transparence Gaec.
Mais quels que soient les critères, le syndicat rappelle que cela ne changera pas significativement la face de l'élevage français compte tenu des budgets alloués.