Un peu plus de 300 plaintes ont été déposées jeudi après-midi au tribunal de Guingamp contre le préfet des Côtes-d'Armor, accusé de ne pas prendre les mesures nécessaires face à la prolifération des algues vertes, a-t-on appris auprès de l'association Sauvegarde du Trégor.
Les plaintes ont été déposées avec constitution de partie civile, pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui. «On veut mettre le préfet des Côtes-d'Armor devant ses responsabilités», a déclaré Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Trégor. «Nous estimons que c'est lui qui met délibérément en danger nos vies.»
Les plaintes devraient être enregistrées «le plus vite possible», a-t-il indiqué, rapportant les propos de la greffière du tribunal. Le parquet s'est refusé à tout commentaire.
Selon M. Le Lay, le préfet «ne prend pas en considération le danger que représente l'intoxication par H2S», l'hydrogène sulfuré dégagé par les algues vertes accumulées sur des plages bretonnes.
«C'est lui qui accorde des autorisations d'extension d'élevage», dont les rejets en nitrates favorisent le développement des algues, a-t-il ainsi souligné.
S'ajoutant à plusieurs cas d'intoxication recensés depuis 1989 sur les plages bretonnes, dont certains ont pu amener la mort d'humains ou d'animaux, un cheval est mort à la fin de juillet sur une plage de Saint-Michel-en-Grève après avoir inhalé du gaz dégagé par les algues en décomposition accumulées, relançant le débat sur ce phénomène.
Le Premier ministre François Fillon s'était rendu en août dans cette commune des Côtes-d'Armor, annonçant que le gouvernement allait «prendre à sa charge» cette année le nettoyage des plages bretonnes.