Les fabricants d'aliments pour animaux sont « relativement pessimistes quant à leur avenir », d'après une étude de FranceAgriMer réalisée en 2013 auprès de 26 directeurs d'usines et 19 interlocuteurs « gravitant autour du maillon de la nutrition animale », et publiée le 17 avril 2014.
« En réponse à une préoccupation des deux syndicats professionnels français des fabricants d'aliments pour animaux, Coop de France nutrition animale et le Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia), dans un contexte économique difficile pour les filières animales, FranceAgriMer a réalisé une étude sur les stratégies mises en place par les fabricants d'aliments pour animaux, sur la compétitivité de ce maillon et son positionnement au sein des filières animales », indique l'office agricole français.
La démarche d'étude s'est organisée autour des trois questions classiques de la réflexion stratégique : « Quels sont les atouts et handicaps de ce secteur dans le contexte actuel ? Quelles sont les opportunités et menaces pour demain ? Quelles sont les perspectives stratégiques de ce maillon ? », détaille FranceAgriMer.
Selon l'analyse, « les fabricants d'aliments pour bétail et leurs interlocuteurs de la filière partagent largement les mêmes constats et préoccupations ».
Concernant les cahiers des charges et la question du non-OGM, l'opinion des acteurs du secteur varie principalement selon les filières dans lesquelles ils sont engagés. Les filières de proximité qui mettent en avant la valeur territoire sont plutôt favorables à la non-utilisation de matières premières contenant des OGM, au maintien des cahiers des charges pour se démarquer et tenter de valoriser les surcoûts qui en résultent.
Les autres, fournisseurs d'aliments pour des filières standards, sont soucieux de maintenir le niveau de compétitivité-prix de la filière, prise dans son ensemble, face à la concurrence européenne (Allemagne, Belgique, Espagne, Pays-Bas...), voire mondiale (Argentine, Brésil, Thaïlande, Uruguay...).
Ils sont donc dans la logique de pouvoir bénéficier des matières premières aux meilleurs coûts, souhaitent pouvoir utiliser les grains et tourteaux issus de plantes OGM et bénéficier d'une réglementation harmonisée au niveau européen, explique l'étude.
Dans les filières de dimension régionale, le fabricant d'aliment apparaît comme un acteur à part entière, s'impliquant dans la structuration de la filière et assurant le lien avec les producteurs et les acteurs de l'aval. Dans les zones à forte densité, son activité est plus centrée sur la fabrication d'aliment au sens strict et la maîtrise du prix de revient des formules.
Cependant, tous s'accordent sur la nécessité de renforcer le dialogue entre les différents acteurs pour une plus grande synergie de filière et pour développer de nouveaux modèles de production.
Cela passe par une plus grande transparence et une valorisation des savoir-faire de chaque maillon.
En matière de communication vers le grand public, « comme pour une grande partie de l'agriculture française, le secteur de l'alimentation animale est en général très mal connu des consommateurs, avec souvent des idées fausses et une certaine incompréhension », souligne FranceAgriMer. « Les cahiers des charges ne sont pas assez mis en avant et donc difficiles à valoriser économiquement. »
Cependant, tous les acteurs ne s'accordent pas sur la nécessité d'une plus grande communication sur les pratiques actuelles. Pour certains, renforcer la communication vers le grand public risque de renforcer leur méfiance envers l'agroalimentaire ; ils prônent d'axer la communication d'abord sur les produits à forte image positive, issus de cahiers des charges reconnus.