La plupart des industriels de l'agroalimentaire ont dû accepter des baisses de prix en 2010 par rapport à l'année précédente lors des négociations qui viennent de s'achever avec la grande distribution, a déclaré vendredi l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
« Nous ressortons en négatif, toutes nos hausses, même modérées, ont été annulées », a affirmé Olivier Picot, président de la commission des relations entre l'industrie et le commerce à l'Ania et à ce titre en charge des négociations avec les grandes enseignes.
« En échange, nous n'avons rien obtenu (promotions, tête de gondole...) », a-t-il dénoncé, affirmant que c'était « du jamais vu ». « C'est le fruit de la loi de modernisation de l'économie (LME) » qui avait été votée en 2008, a-t-il ajouté.
Le volet relatif à la distribution de cette loi est dénoncé par les fournisseurs, qui souvent trop dispersés, ne pèsent pas lourd face aux grandes enseignes.
Peu avant la fin des négociations, M. Picot avait dénoncé le 22 février 2010 le « climat violent » qui régnait lors de ces discussions.
« On demande par exemple une hausse de 4 % et on ressort de la réunion avec une baisse de 1 à 2 % », avait-il alors expliqué, dénonçant en outre le refus des centrales d'achat de s'engager sur des contreparties en échange d'une diminution des tarifs.