Des entreprises de transformation de la Saône-et-Loire recherchent des producteurs de volailles et de porcs. Mais les projets sont entravés par l'opposition d'associations environnementales.
Traditionnellement, la Saône-et-Loire était parmi les premiers départements producteurs de volailles et porcs. De nombreuses entreprises de transformation dynamiques y sont implantées, mais elles ne trouvent pas suffisamment de productions locales pour satisfaire leur potentiel commercial. La région est déficitaire pour répondre aux besoins de l'important bassin de consommation situé à proximité.
La chambre d'agriculture a mis en place un groupe de travail visant à faire connaître aux agriculteurs les opportunités de développement d'ateliers. Malheureusement, les projets sont entravés par l'opposition d'associations environnementales.
« Le département n'est pas structurellement excédentaire en effluents d'élevage. Se diversifier est une alternative économique intéressante face à une spécialisation en élevage allaitant vulnérable et très dépendant des soutiens de la Pac », précise Christian Decerle, président de la chambre d'agriculture. Deux projets, l'un pour des volailles label à Verosvres et l'autre pour des canards à Tramaye, sont dans le collimateur d'opposants.
Tribunal administratif
Les rares projets de construction ou d'agrandissement récents de porcheries sont attaqués au tribunal administratif.
Un élevage de Saint-Gervais-en-Vallière vient de perdre en juin son autorisation d'exploiter. La raison : le nombre d'arbres du paysage n'était pas stipulé dans le permis de construire. Le bâtiment d'engraissement de 1.200 places, qui a demandé un investissement de 700.000 €, est déjà construit. Le préfet a délivré une autorisation provisoire d'exploiter à la suite de la décision judiciaire. Le Gaec a fait appel de la décision.
À Reclesne, la porcherie de Catherine et Christophe Lamarre fait l'objet d'attaques d'une association environnementale. Leur autorisation d'exploiter, annulée une première fois en 2008, est de nouveau au tribunal. « C'est la décision du préfet qui est remise en cause, mais nous en subissons les conséquences », déplore Catherine Lamarre. Le nouveau dossier est à leurs frais. L'exploitation comptabilise treize procédures et 50.000 € de frais depuis 2004.
Les opposants recherchent des vices de forme, à défaut de trouver des arguments fondés. « C'est une opposition de principe », déplore Régis Pauget, directeur de la chambre d'agriculture. La perspective d'être mis à l'index décourage les agriculteurs.
Cabinet d'avocats pour sécuriser les dossiers La chambre d'agriculture de la Saône-et-Loire fait désormais appel à un cabinet d'avocats spécialisés sur les aspects juridiques relatifs aux études d'impact pour sécuriser les dossiers. « Dans la constitution des dossiers, il n'y a plus de place à l'amateurisme. La classe politique est discrète voire muette pour en appeler à la raison. L'Administration est plutôt aux côtés des agriculteurs », confie Christian Decerle. |