La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, et le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, ont annoncé vendredi le relèvement du crédit d'impôt à 2.500 euros en faveur de l'agriculture biologique à l'occasion d'une visite d'une ferme bio à Nozay (Essonne).
« On aime le bio et on a des objectifs », a déclaré la ministre, lors d'une conférence de presse commune au milieu d'un champ de céréales bio, avant d'annoncer que le crédit d'impôt passerait « de 2.000 à 2.500 euros » pour les exploitants pouvant bénéficier de cet avantage.
A l'origine, le plafond de ce dispositif, valable initialement jusqu'en 2012, avait été fixé à 4.000 euros par an avant de passer l'an dernier à 2.000 euros.
« Avec ce crédit, les petites exploitations vont y gagner », a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet, sans indiquer à partir de quand les nouveaux critères seraient appliqués.
Selon les calculs du Groupement des agriculteurs bio de l'Ile-de-France (GAB Idf), jusqu'ici seules les exploitations de moins de 4 hectares en bénéficiaient. Avec le relèvement à 2.500 euros, le crédit d'impôt ne devrait toucher que celles de 5 ha, voire 5,5 ha, ajoute le GAB Idf.
Le président du groupement, Damien Bignon, s'est dit « déçu » de l'annonce qui « ne correspond pas aux attentes des agriculteurs de l'IdF ». « Cela ne va pas aider, selon lui, à respecter les objectifs du Grenelle de l'environnement » qui visent à tripler les surfaces cultivées en bio d'ici à 2012 et à les porter à 6 % des surfaces agricoles françaises.
Après avoir goûté des fraises et cueilli des pommes de terre violette bio, Bruno Le Maire a annoncé la prochaine promulgation du décret lançant l'appel d'offres pour les marchés publics de fruits et légumes bio pour la restauration collective qui tiendra « compte de la proximité ».
« Cette annonce que le decret allait être bientôt publié, on l'a eue déjà l'an dernier en septembre. [...] Donc, ce n'est pas nouveau », a souligné Anne Piteau, porte-parole du GAB Idf.
« Ce qui empêche la livraison en bio des collectivités en IdF c'est le manque de production », a-t-elle souligné en ajoutant qu'il « y a un vrai besoin d'accompagnement politique et d'incitations à la production biologique pour répondre à la demande énorme. »