Ce n'est pas un poisson d'avril. Censé être disponible à la pompe dès le 1er avril, l'E 10 – mélange composé de 90% d'essence sans plomb 95 et 10% d'éthanol – mettra finalement plusieurs mois pour se déployer sur l'ensemble du territoire.
Plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, le transport de l'éthanol doit être effectué par camion, celui-ci ne pouvant être acheminé par oléoduc. Chaque dépôt doit ensuite être adapté pour accueillir ce nouveau carburant et le personnel des stations-service doit être formé pour conseiller les clients. Les stations vont également devoir s'adapter, notamment en ce qui concerne les cuves et les pompes de distribution. Dans certains cas, il faudra décider quel sera le carburant remplacé par l'E 10 (il s'agira généralement du sans-plomb 95).
Les distributeurs restent flous quant aux délais de mise en service. Ainsi, si BP assure que la quasi-totalité de ses stations seront approvisionnées d'ici à la fin d'avril, d'autres comme Total se montrent moins rapides. Pour ce dernier, seules 300 stations, situées en Bretagne et en Région parisienne, sur un réseau de 4.000, seront opérationnelles dès la mi-avril. Certains comme Carrefour ou Leclerc (respectivement 1.200 et 500 stations) rechignent à donner des chiffres.
On semble bien loin des taux de couverture de 70 à 80% pronostiqués par l'Ufip (Union française des industries pétrolières ) au début de 2009.