Dans un rapport sur l'efficacité des ressources utilisées dans la production de bioénergies diffusé le 3 juillet 2013, l'Agence européenne de l'environnement (AEE) préconise un scénario modifiant la composition des cultures entrant dans la production d'énergie en Europe d'ici à 2020.
Ce scénario tient compte du facteur ILUC concernant les changements d'affectation des sols lors de la production de cultures à des fins énergétiques.
Ainsi, si aujourd'hui le « mix de cultures énergétiques » laisse une large part aux oléagineux, particulièrement pour la production de biodiesel, le scénario de l'agence réduit fortement cette part pour répondre aux préoccupations environnementales d'ici à 2020 et pour neutraliser au maximum les émissions de gaz à effet de serre de ces productions.
Dans ce scénario, la part de l'huile de colza, représentant aujourd'hui 59 % de la production européenne de bioénergie, passerait à 5 %, celle du tournesol de 20 à 1 % et celle de la betterave de 1 à 0 %.
En revanche, la part des céréales progresserait de 11 à 26 %, sauf pour le maïs dont la part passerait de 7 à 2 %. Les taillis à courte rotation, qui contribuent aujourd'hui à 1 % de la production de bioénergie en Europe, devraient atteindre 17 %. Enfin, 49 % de la bioénergie en 2020 devrait être issue de prairies permanentes (26 %) et d'autres cultures annuelles (23 %), sans que ces dernières ne soient précisées.
Le rapport note toutefois que ce scénario est fondé sur une orientation environnementale qui se heurte au marché, puisqu'aujourd'hui la diversion d'une partie des grandes cultures en bioénergie permet de réguler les surplus sur les marchés et de fournir, via les coproduits, une meilleure indépendance fourragère aux pays européens.
A télécharger :
- Le rapport de l'AEE (en anglais)