Alors que les pétroliers ont jugé mercredi irréaliste l'objectif d'incorporation de biocarburants que s'est fixé la France pour 2008 (5,75%), tous les acteurs de la filière du bioéthanol ont tenu jeudi en conférence de presse un discours très positif sur ce carburant vert.
Objectif: dresser un état des lieux et les perspectives pour l'éthanol à l'approche du Grenelle sur les biocarburants que devrait organiser le ministère de l'Ecologie, le 27 mars 2008, afin de définir une «ligne cohérente» sur le dossier.
Tous sont d'accord pour dire que la production de bioéthanol répondait aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre et du maintien de l'indépendance énergétique de la France.
Les capacités de production devraient passer de 7,5 millions d'hectolitres (Mhl) à la fin de 2007 (3,5% d'incorporation aux essences) à 14 Mhl en 2009, avec la construction de six nouvelles usines (achevées ou en cours), qui ont demandé un investissement de 1 milliard d'euros sur trois ans.
Les opérateurs de la filière ont par ailleurs présenté une enquête Ipsos réalisée en février 2008 qui révèle que «plus de 8 Français sur 10 se déclarent prêts à utiliser le bioéthanol pour lutter contre le réchauffement climatique» et à utiliser des véhicules flex-fuel roulant à l'E85 (85% d'éthanol en volume, 15% d'essence).
Les Français jugent toutefois prioritaire d'augmenter le nombre de pompes permettant de se fournir en E85.
Au 18 février 2008, seules 211 pompes E85 étaient disponibles en France, aux trois quarts dans la grande distribution, sur les 500 projetées par le gouvernement lors du lancement du plan de développement du superéthanol.