Le Canada a officiellement mis fin, vendredi, au monopole de la Commission du blé, la plus importante agence de commercialisation de blé du monde, malgré une décision de justice affirmant qu'en le faisant le gouvernement enfreignait ses propres règlements.
Le ministre canadien de l'Agriculture, Gerry Ritz, s'est réjoui de la fin du monopole, affirmant que cela « repositionne favorablement l'ensemble du secteur des céréales pour l'avenir – une position qui le rend plus apte à attirer les investissements et permet aux entrepreneurs du secteur agricole et de l'industrie de pénétrer de nouveaux marchés, d'augmenter leurs ventes et de stimuler notre économie ».
Les producteurs de blé et d'orge de l'Ouest canadien ont maintenant le droit de conclure des contrats à terme pour la livraison, après le 1er août 2012, de blé et d'orge à l'acheteur étranger de leur choix, a expliqué le gouvernement dans un communiqué.
Jusque-là, les agriculteurs des prairies de l'Ouest canadien devaient obligatoirement vendre le blé et l'orge destinés à l'exportation à cet organisme responsable de négocier le prix de ces céréales sur les marchés internationaux. La Commission gérait environ 10 % des ventes de blé dans le monde.
Le 7 décembre 2011, la Cour fédérale du pays avait jugé que le gouvernement canadien avait enfreint ses propres règlements en abolissant la Commission du blé sans consulter les agriculteurs. La conduite du ministre de l'Agriculture était un « affront à la primauté du droit », avait alors déclaré le juge Douglas Campbell.
Le gouvernement conservateur a ensuite dit qu'il ferait appel de cette décision de justice qui, de toute manière, n'aurait « aucun effet ».