Le sous-comité permanent des enquêtes du Sénat américain ne laisse pas de doute sur ses conclusions après un an de travaux sur l'action des fonds indiciels – qui suivent un indice adossé aux matières premières – menée ces dernières années sur le marché à terme américain du blé de Chicago. Il a en effet intitulé son rapport, publié la semaine dernière, "Spéculation excessive sur le marché du blé".
Les fonds indiciels ont fortement investi sur les marchés de matières premières, «injectant des milliards de dollars» sur le marché à terme du blé ces six dernières années. Leurs achats ont été multipliés par sept entre 2004 et 2008. Depuis 2006, ils détiennent au total entre 35 et 50% des contrats sur le blé à Chicago, selon le rapport.
Un tel poids a conduit à accroître l'écart entre le prix du blé à Chicago et celui constaté sur le marché physique aux Etats-Unis et à entraver leur convergence à l'expiration du contrat à terme. Cette écart – également appelé la «base» – a été multiplié par 13 entre 2005 (0,13 dollar) et 2008 (1,53 dollar), constatent les auteurs du rapport, le sénateur démocrate Carl Levin et le sénateur républicain Tom Coburn.
Cela a empêché les opérateurs du marché céréalier (agriculteurs, négociants, transformateurs...) de couvrir correctement leur risque de prix sur le marché à terme et ils ont dû supporter des coûts supplémentaires, poursuivent-ils.
Les sénateurs recommandent principalement de limiter les possibilités d'intervention des fonds indiciels sur le marché à terme, en limitant le nombre de contrats qu'ils peuvent détenir.