L'accroissement de la population et l'élévation des revenus, souligne cette étude, augmentera la demande mondiale en produits alimentaires. Le Brésil, grâce à l'abondance de ses ressources naturelles, aura une importante carte à jouer, alors que les pays très peuplés comme la Chine et l'Inde auront du mal à faire face à la demande, faute de terres arables disponibles, ajoute le document. Malgré l'important marché intérieur du Brésil, les productions agricoles du pays seront tirées par l'exportation.
Mais pour profiter pleinement de ses atouts, le Brésil doit investir pour résoudre ses « graves problèmes de logistique et d'infrastructure », en matière de transport ou de stockage. Sinon, il risque la stagnation de son secteur agricole, souligne l'étude du ministère.
Le gouvernement devra aussi veiller à l'amélioration du système de défense sanitaire, afin de ne pas compromettre les exportations vers des pays soucieux de protéger leurs consommateurs. Le Brésil doit en outre rester à la pointe de la technologie pour rester compétitif.
La production de céréales et d’oléagineux du Brésil devrait globalement augmenter de 27 % à 148 millions de tonnes d'ici 2016-2017. Cette augmentation se ferait en partie grâce à une hausse des rendements à l'hectare, les terres cultivées ne gagneraient que 15,8 %, à 51,4 millions d'hectares.
Le Brésil resterait le producteur de sucre le plus compétitif et sa production augmenterait de 62 %, à 43,2 millions de tonnes, tandis que les exportations passeraient à 25,3 millions. La production d'éthanol devrait plus que doubler pour passer à 38,6 milliards de litres, la consommation intérieure représentant 28,4 milliards et les exportations 10,3 milliards. Le Brésil compte déjà quelque deux millions et demi de véhicules équipés de moteurs « flexfuel » permettant de rouler indifféremment à l'essence ou à l'éthanol et leur nombre va en augmentant tous les mois.
Selon les projections de l'étude, la production de soja devrait atteindre 72,4 millions de tonnes en 2016-2017. La consommation intérieure, de 36,7 millions de tonnes absorberait 51 % de la production. Les exportations quant à elles augmenteraient de plus de 41 % à 34,9 millions de tonnes, confortant la place du Brésil comme premier exportateur mondial.
En revanche le Brésil restera un important importateur de blé : sa consommation devrait atteindre 13,9 millions de tonnes en 2016-2017 dont 7 millions devront être importées. Pour le riz, la consommation devrait diminuer et le Brésil restera un importateur modeste. La production de maïs de son côté devrait atteindre 51,5 millions de tonnes et permettrait de dégager des excédents de 3,7 millions de tonnes pour l'exportation.
Côté élevage, la production de poulet devrait croître plus vite (4,1 % par an) que la viande bovine (+2,5%). En 2016-2017, la production de poulet atteindrait 14,6 millions de tonnes et les exportations à 3,45 millions de tonnes. La production de viande bovine s'établirait à 13,1 millions de tonnes, dont 2,83 millions de tonnes seront exportées. La production de viande de porc atteindrait 3,6 millions de tonnes pour des exportations de 790 000 t.
Au plan international, deux facteurs peuvent toutefois remettre en cause ces brillantes perspectives, reconnaît le ministère : une expansion économique inférieure aux prévisions (les prévisions reposent sur une croissance mondiale de 3 % par an en moyenne sur dix ans) ou encore une recrudescence du protectionnisme dans les pays riches.