Interrogé sur son budget de 2007, le ministre de l’Agriculture a reconnu le «trou» de 500 millions d'euros lors de l'audition en commission élargie par la commission des finances présidée par Jean Arthuis (UC-UDF Mayenne).
Pour résorber le report de charges de 500 millions d'euros, Michel Barnier a proposé plusieurs pistes d'économies. D'abord, financer la dotation nationale de 120 millions d'euros de la PHAE (prime herbagère agro-environnementale) par le premier pilier de la Pac. Ensuite, poursuivre le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et fusionner les DDAF avec les DDE.
«Je dois gérer les crises (sanitaires et climatiques) sans avoir les moyens de les payer», s'est expliqué Michel Barnier. Il s'est attaché à «apporter des réponses européennes» en donnant comme exemple la gestion de crise de la FCO. Dans le cadre de la réforme de la Pac, il veut prélever dans le premier pilier pour «doter l'économie agricole d'un système généralisé de gestion des crises et d'assurance».
Sur l'Aficar, le ministre déplore l'absence d'engagement des professionnels: «S'il n'y a pas d'esprit de partenariat, je suis prêt à ne pas continuer l'expérience au-delà de 2008». «Supprimer cette ligne, comme le propose Jean Arthuis, permettrait une économie potentielle de 1,3 million d'euros, ce qui aurait du sens.»
Pour diminuer la dette du service public à l'équarrissage (43 millions d'euros), Michel Barnier veut bien envisager de libéraliser le transport des animaux.
Sur les déficits du fonds de financement des prestations sociales agricoles (FFIPSA) évalués à 7 milliards à la fin de 2007, la question est prise en charge par la loi de finances sur la Sécurité sociale. Michel Barnier reconnaît qu'un déficit de fonctionnement de 2 millions d'euros se surajoute tous les ans.
Par ailleurs, le sénateur Marcel Deneu a mis le doigt sur les refus d'apurements communautaires (de 194 millions d'euros à la fin de 2006), et soldés en 2007 et 2008 grâce à une ouverture de crédit dans la loi de finances rectificative de 2007. «Il ne faut pas céder aux groupes de pression, ni accorder des facilités qui seront remises en cause par Bruxelles deux ans après», encourage le sénateur.