La société belge KKO International entend lever 9 millions d'euros à la Bourse de Paris et Bruxelles d'ici à la mi-octobre afin de faire de sa plantation en Côte d'Ivoire la plus vaste du monde, ont expliqué ses dirigeants à l'AFP le mercredi 23 septembre 2015.
Via sa filiale Solea, KKO International exploite déjà 1.000 hectares, dont 850 plantés, et se fixe pour objectif d'étendre sa plantation à 3.500 ha dont 3.000 plantés d'ici à la fin de 2017, a indiqué Benoît Villers, administrateur de la holding belge. « Ce sera la plus grande plantation de cacao dans le monde », a-t-il affirmé, précisant qu'« avec 850 hectares, c'est déjà la première de la Côte d'Ivoire ».
Location des terres
Avec l'introduction en Bourse lancée la semaine dernière, KKO International vise une levée de fonds initiale de près de 9 millions d'euros net (pouvant ensuite aller jusqu'à 12 millions d'euros), qui seront principalement utilisés pour obtenir de nouveau droits fonciers. Le développement de Solea repose sur la location en fermage des terres appartenant aux communautés locales. La durée des baux correspond à la durée de vie d'un cacaoyer, de l'ordre de 35 ans. Quand les premières récoltes commenceront à générer des revenus, 5 % du chiffre d'affaires sera reversé aux propriétaires.
Pour sécuriser l'exploitation, « nous n'avons pas voulu commencer de plantation sans un cadastre enregistré par l'administration ivoirienne », explique M. Villers. Entre tractations et formalités, de 18 à 24 mois sont nécessaires pour intégrer une nouvelle parcelle à la plantation.
Augmenter les rendements
Dans cette « industrie extrêmement fragmentée », qui compte de « 4 à 6 millions de petits planteurs dans le monde », ce projet « va redéfinir la géographie du cacao et la façon de produire le cacao », ajoute-t-il. Car Solea veut aussi doper la production des cacaoyers africains, limitée par les saisons sèches qui provoquent un stress hydrique et empêchent l'arbre de produire plus de six mois par an. Avec une variété de semences développée par le Centre national de recherche agronomique (CNRA) ivoirien et l'usage de techniques de « fertigation » (irrigation goutte-à-goutte et ajouts d'engrais solubles), « on augmente très largement les rendements », résume Rémy Allemane, PDG de Solea et administrateur de KKO International.
Une expérimentation au Ghana a permis de récolter l'équivalent de 8 tonnes de fèves à l'hectare, mais « ça n'a jamais été fait à grande échelle sur le territoire ivoirien », tempère-t-il. L'objectif fixé est de 5 tonnes par hectare en 2020, la production devant atteindre son optimum à partir de 2022-2024, quand les derniers arbres plantés arriveront à maturité. D'autres tests ont mis en évidence une augmentation de 10 à 15 % de la masse graisseuse des fèves, plus recherchée par les industriels que la matière sèche, donc plus valorisée. « On obtiendrait des fèves de meilleure qualité, d'où un meilleur prix de vente pour nous par la suite », espère M. Allemane.
Ces perspectives ont déjà convaincu la plupart des créanciers de KKO International de convertir leurs investissements en actions nouvelles. L'offre publique de souscription est ouverte jusqu'au jeudi 8 octobre inclus, à un prix compris entre 3,26 euros et 3,98 euros par action, en vue d'une première cotation le 15 octobre sur Alternext Paris et Alternext Bruxelles.