Même si l'intensité des attaques diffère en fonction des lieux, cette année aucune région n'a pu échapper à la présence de campagnols des champs. L'absence de haies pour abriter les prédateurs et les techniques culturales simplifiées, privilégiant l'habitat des rongeurs, favorisent leur activité.
Mais c'est encore surtout le temps doux du dernier hiver, le printemps humide et tempéré, ainsi que l'été très humide qui ont permis aux rongeurs de pulluler et de trouver de quoi s'alimenter.
Là où ils prolifèrent (1.500 à 2.000 individus par hectare), ils finissent par s'attaquer aux jeunes pousses de céréales à paille et de colza.
En cas de pullulation, la lutte chimique n'est pas facile à mettre en œuvre, car les prédateurs, et même d'autres animaux, peuvent être à leur tour intoxiqués avec l'anticoagulant autorisé (chlorophacinone), par ingestion des graines enrobées ou des rongeurs morts.
Il est alors conseillé d'entretenir les talus, désherber les luzernières ou déchaumer, pour rendre le milieu défavorable aux campagnols. Il faut par la suite maintenir la surveillance et ne pas attendre la recolonisation pour intervenir.
Certains départements, comme l'Aude et l'Isère, ont déjà pris des arrêtés préfectoraux pour réglementer la lutte, mais Denis Truchetet, expert national «vertébrés nuisibles» à la Protection des végétaux, estime qu'il faudrait réglementer la lutte contre cette espèce en prenant un arrêté national.
«Cela permettrait notamment de surveiller les populations pour anticiper les infestations, mais aussi de réaliser la lutte chimique par des groupements de défense.»