Le nouveau commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, a inauguré samedi matin le Salon international de l’agriculture à Paris en compagnie de Bruno Le Maire. Le ministre de l’Agriculture l’a d’ailleurs accueilli avec une franche accolade, voulant ainsi sans doute montrer sa proximité avec le responsable européen.
Pour le ministre, la présence du commissaire est un « signe fort » de la part de la Commission européenne. Dacian Ciolos s’est, pour sa part, déclaré « content d’être là et très agréablement surpris » par la taille et l’importance du Salon de l’agriculture, ajoutant qu’en « se rendant compte des problèmes et de la situation en France, on arrive à mieux comprendre ce qui se passe dans l’Union européenne ».
Le commissaire européen a indiqué que « vers la fin de l’année », il présentera « une communication sur les grandes lignes de la Pac après 2013, et ce après une discussion détaillée ». Au printemps, il veut lancer un débat sur la politique agricole que l’UE souhaite avoir dans l’avenir. Les discussions ont d’ailleurs déjà démarré entre les Etats membres sous la présidence espagnole et devraient se poursuivre sous la présidence belge, Dacian Ciolos expliquant qu’il sera également important d’avoir l’avis du Parlement européen qui dispose maintenant de la codécision avec le Conseil des ministres.
« Plusieurs Etats membres sont très intéressés par les questions agricoles ». Certains voient dans l’agriculture un moyen de produire des aliments, d’autres des biens publics, tandis que d’autres encore y voient une solution pour maintenir des emplois, a expliqué Dacian Ciolos, estimant qu'il faudra trouver une complémentarité entre ces différents points de vue.
Pour le commissaire européen, une politique agricole moderne doit prendre en compte les enjeux d'alimentation, de sécurité alimentaire, en intégrant la problématique de la qualité, mais tenir compte aussi de la question de l'emploi en milieu rural, notamment dans les zones difficiles, ainsi que les attentes des contribuables sur les questions environnementales.
Pour l’instant, il s’agit de « mettre des idées sur la table ». L’Union européenne a adapté sa politique agricole pour pouvoir saisir les opportunités sur le marché mondial et « revenir en arrière ne serait pas une solution », estime Dacian Ciolos. « Il faut que le marché puisse jouer son rôle, mais nous devons aussi assurer la stabilité des revenus et des prix pour les agriculteurs et les consommateurs, et stimuler des techniques de production agricole préservant l’environnement. Pour tout cela, il faut mettre en place des instruments, mais le marché doit aussi pouvoir jouer son rôle ».
Pour le commissaire, examiner la question de la Pac uniquement sous l’angle budgétaire serait prendre une « direction fausse ». « L’important n’est pas le niveau du budget mais comment faire pour que l’ensemble des agriculteurs puisse vivre. C’est l’agriculture européenne qui doit gagner ainsi que les contribuables et les consommateurs. »
Dacian Ciolos rappelle d’ailleurs que si l’Europe a réussi à assurer la stabilité de son approvisionnement alimentaire, « cela n’est pas gagné pour toujours ».