Une conférence sur le thème «des leviers de la compétitivité» a réuni les agriculteurs présents au salon Innov-Agri, mercredi 2 septembre. Entre adaptations techniques et économiques, les pistes sont nombreuses pour gagner en compétitivité.
«Produire plus n’est pas un problème. Il faut surtout réussir à lever les freins de la fluctuation des prix de vente, des prix des intrants et des contraintes environnementales et de qualité», a insisté Philippe Viaux, ingénieur agronome chez Arvalis-Institut du végétal.
Il propose plusieurs leviers pour y parvenir. Le premier est la baisse de la consommation d’énergie, qui passe par la diminution de l’utilisation d’azote minéral au profit des engrais verts. D’après lui, un semis de luzerne sous couvert de blé permettrait l’économie de 30% d’azote minéral. Les techniques sans labour et moins d’irrigation sont également sources d’économie d’énergie.
Dans certaines exploitations, la réduction des phytos peut passer par le désherbage mécanique, des progrès génétiques sur des cultures couvrantes et le fait de favoriser des auxiliaires pour lutter contre les ravageurs des cultures.
Philippe Boullet, directeur du développement au CER France, a exposé les nouvelles manières d’appréhender le métier d’agriculteur. Entre autonomie et repli sur soi, l’attitude juste consiste à considérer l’ensemble du projet dans ses dimensions patrimoniale, entrepreunariale et technique. Générer des informations sur l’exploitation est essentiel pour communiquer vers l’extérieur et se faire conseiller.
Pour Hervé Morize, président de la Société des agriculteurs de France (Saf), la compétitivité est essentielle dans un contexte de concurrence, qui s’exerce au niveau français mais également européen. Pour lui, cette compétitivité passe par une formation continue des agriculteurs, l’optimisation des ressources, le fait de faciliter la transmission des entreprises agricoles ou encore l’ajustement des financements (en faveur du leasing par exemple). Dernier point, que relève le rapport de la Saf 2008 sur la compétitivité, l’urgence de revoir la réglementation française (plus contraignante que celle de l'Europe) et le coût du travail (plus pénalisant en France que chez nos partenaires européens).