Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, est intervenu, mercredi, au congrès de la FNSEA à Saint-Malo. Il n'a pas prononcé un discours traditionnel, mais il s'est livré avec assurance au jeu des questions et réponses avec les congressistes.
De nombreuses interrogations ont porté sur le thème de l'environnement, une préoccupation centrale lors de ce congrès. Concernant le plan portant sur le loup, « les résultats ne sont pas bons, a reconnu le ministre. Je demande que la lutte contre le prédateur soit plus efficace », par exemple avec l'organisation de battues avant la période d'estive.
D'autres questions ont porté sur la régulation de la faune sauvage, en particulier les sangliers, les OGM ou les retards de paiement des mesures agroenvironnementales bio et territorialisées. Sur ce point, « les paiements vont arriver dans les semaines qui viennent », a assuré Bruno Le Maire.
Aux irrigants, le ministre a affirmé que les conditions d'application du décret sur les retenues collinaires seront révisées. « Je souhaite une gestion au plus près des préoccupations locales. Des réunions sont en cours avec le ministère de l'Ecologie », a-t-il précisé.
Interpellé sur le coût du travail, Bruno Le Maire a rappelé quelle « bataille » il avait menée jusqu'à l'Elysée pour obtenir des allègements de charges patronales pour l'emploi occasionnel. « Cela s'est réglé en tête à tête avec Nicolas Sarkozy. Je lui ai dit : on les sauve ou on les laisse crever », a-t-il affirmé.
Il s'est déclaré favorable à un allègement des charges sur le travail permanent en agriculture. Le Premier ministre doit en donner le contenu lors de la clôture du congrès, jeudi.
Pour répondre à la crise de l'élevage, le ministre a indiqué qu'il était « favorable » à une indexation du prix des matières premières sur celui des produits alimentaires, qu'il croyait en « l'impérieuse nécessité de la stabilisation des prix des matières premières » au niveau mondial et qu'il fallait « gagner des marchés à l'exportation ».
Enfin, sur le volet de la contractualisation, il a annoncé la nomination, la semaine prochaine, d'un médiateur des contrats, Pierre Lepetit, inspecteur général des finances, « garant de l'équité entre industriels et producteurs ».
Le ministre a été majoritairement applaudi, même si des congressistes ont manifesté de l'agacement envers ses flatteries appuyées aux agriculteurs et l'autopromotion pratiquée par Bruno Le Maire, visiblement à l'aise dans cet exercice.
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