Les dirigeants des Vingt-Sept sont tombés d’accord vendredi lors du Conseil européen à Bruxelles sur une série d’objectifs pour lutter contre le réchauffement de la planète, avec un coup d’accélérateur dans les énergies renouvelables. Ce «plan énergétique d’envergure» ambitionne à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’accroître l’indépendance énergétique des Vingt-Sept.
A la suite des propositions de la Commission européenne le 10 janvier dernier, les chefs d’Etats et de gouvernement se sont donc engagés à «réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% d’ici à 2020 par rapport à 1990».
Mais les Etats membres ont peiné à trouver un compromis sur un quota obligatoire de 20% pour les énergies renouvelables (éolienne, hydraulique, géothermique, solaire ou issue de la bio-masse) consommées d’ici à 2020, qui va les obliger à investir dans de nouvelles sources d’énergies souvent coûteuses et en pleine évolution technologique.
Au sein de ces énergies renouvelables, les Vingt-Sept ont en outre décidé de s’imposer un sous-objectif obligatoire de 10% des biocarburants dans leur consommation totale de carburants d’ici à 2020. «Le caractère contraignant de ce seuil se justifie, sous réserve que la production ait un caractère durable, que des biocarburants de deuxième génération soient mis sur le marché et que la directive sur la qualité des carburants soit modifiée en conséquence, pour prévoir des niveaux de mélange adéquats», précise l’accord.
Chaque pays membre va désormais devoir se fixer des objectifs nationaux. Une discussion qui promet d’être pour le moins houleuse. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, fera de premières propositions en ce sens dès le «troisième trimestre» de 2007 et «avec la plus grande équité».
Ces objectifs nationaux tiendront compte de leur recours actuel aux renouvelables, de leur «palette énergétique» et de leur potentiel, stipule le texte adopté au sommet.
«Ma satisfaction n’est pas mince d’être arrivé aujourd’hui à des objectifs si ambitieux et crédibles», qui permettront à l’UE «de jouer un rôle d’avant-garde» dans la lutte contre le réchauffement, s’est félicitée la chancelière allemande Angela Merkel, qui préside l’UE.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a lui aussi salué un accord «historique», «le plus lourd en conséquences auquel un sommet européen soit jamais arrivé».
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