La flambée des céréales a sérieusement dégradé les trésoreries des éleveurs de porcs. Un seul espoir: que les cours du porc remontent.
Les producteurs de porcs s’enfoncent un peu plus chaque jour dans la crise. Principal indicateur: la trésorerie. «Les trésoreries sont malmenées, explique Georges Douguet, du CER France Côtes-d’Armor. Dans le département, la clôture des exercices du quatrième trimestre de 2007 affichait déjà une trésorerie nette globale moyenne à -750 €/truie. Depuis, la trésorerie continue de se dégrader chaque mois. On retrouve les niveaux que l’on a connus lors de la crise précédente de 2003-2004.»
Il faut dire que depuis presque un an le prix payé au producteur (cadran + plus-values) ne couvre plus le coût de revient. Il y a bien sûr le prix du porc qui stagne (1,143 €/kg, prix de base hors plus-values) en raison d’une offre importante sur le marché européen. Mais surtout le coût de production a explosé avec l’envolée du prix des céréales et donc de l’aliment.
Au premier semestre de 2008, le coût de revient va être de 1,60 à 1,65 €/kg, il était de 1,38 €/kg en 2007 et 1,20 €/kg en 2006. Entre-temps, le prix de l’aliment a flambé passant de 180 €/t en juin 2007 à 270 €/t aujourd’hui. Au bout du compte, il manque 40 € par porc produit: un trou dans la trésorerie.
La gestion de trésorerie, les éleveurs de porc connaissent. Chacun trouve des solutions en négociant auprès des fournisseurs, du banquier. Mais l’argent est cher. La trésorerie propre est sollicitée (placements…). Les jeunes investisseurs et les producteurs qui achètent tout leur aliment sont touchés de plein fouet. Ceux qui fabriquent eux-mêmes, et dont l’outil est amorti, s’en sortent mieux.
«L’objectif aujourd’hui est que le prix du porc retrouve son équilibre par rapport aux matières premières avec une remontée des cours», affirme Georges Douguet. Le scénario optimiste prévoit une remontée des cours à l’automne avec la baisse saisonnière de l’offre conjuguée à une baisse du cheptel européen. Déjà un frémissement se fait sentir au MPB. Certains fournisseurs ont également annoncé une baisse de l’aliment de 5 euros la tonne.
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