La Commission européenne s'est opposée lundi à l'idée, soutenue par des pays comme la France et la Pologne, de réintroduire des aides à l'exportation pour les éleveurs de porcs en Europe, confrontés à une crise sévère. D'autres pays, de tradition plus libérale comme les Pays-Bas et le Danemark, s'y sont également opposés.
«Cela enverrait un mauvais signal aux éleveurs» qui seraient ainsi encouragés à produire encore davantage alors qu'il leur faudrait au contraire réduire les volumes pour s'adapter à la demande, a déclaré à la presse la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fisher-Boel.
«Je suis très réticente à utiliser un tel outil», a-t-elle ajouté lors d'un conseil agricole européen à Luxembourg. Le système des «restitutions à l'exportation» n'a plus été utilisé dans le secteur porcin en Europe depuis une trentaine d'années.
Le ministre français de l'Agriculture, Michel Barnier, a parlé de «problème très grave», estimant que les éleveurs étaient confrontés à un phénomène d'«étranglement» sur leur marché.
A l'appui de sa proposition de réactivation des aides à l'exportation, il a fait valoir que 30% de la production porcine française était vendue à des pays hors de l'UE, en particulier la Russie, le Japon et la Corée du Sud.
La Commissaire veut toutefois attendre de connaître l'impact d'une première mesure décidée récemment par Bruxelles à l'attention du secteur. La Commission a décidé de débloquer des aides au «stockage privé» des éleveurs.