|
«Les certitudes d'il y a deux ans sur la tenue des prix et des marchés sont devenues des élucubrations. Aujourd'hui, la situation est diamétralement opposée, a déclaré Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne le 16 septembre 2009. Tout ça n'est que le résultat des politiques agricoles.»
Concernant le secteur des fruits et légumes, le syndicat appelle à l'organisation de la production en Europe. «A telle période, il faut que telle région de l'UE produise, à telle autre période, tel autre pays. C'est le seul moyen de limiter les crises et de régler le problème social», a expliqué André Bouchut, secrétaire national de la Confédération paysanne.
Concernant le secteur laitier, le syndicat n'appelle toujours pas à la grève. En revanche, il la soutient par des actions collectives: «Aucun producteur ne doit rester isolé dans la grève.» Aujourd'hui par exemple, dans la Loire, des tonnes de lait ont été déversées devant Sodiaal.
«Les barrières syndicales sont tombées, a assuré André Bouchut. Nous avons derrière nous des producteurs de la Coordination rurale mais aussi des FDSEA.» Il regrette que le ministre de l'Agriculture n'ait d'autre réponse que la gestion des surplus. «C'est la surproduction qu'il faut remettre en cause», martèle-t-il.
Selon lui, pour espérer, les producteurs ont besoin d'un signe fort: la remise en cause de l'accord interprofessionnel «non rémunérateur». Ce n'est pas l'enveloppe de 30 millions d'euros promise la veille au Space qui va calmer les esprits. D'autant qu'elle est à partager avec les producteurs de porcs.
«Pour le ministre, la solution est dans les contrats pour l'agriculture, comme elle est dans les poumons pour le malade imaginaire!»
Au niveau européen, le syndicat appelle à un changement de politique. «L'outil "quota laitier" a besoin d'être conservé, même s'il faut le remettre au goût du jour. Il faut que le ministre et l'UE entendent ça.»
Pour la Confédération paysanne, le départ de Mariann Fischer Boel de son poste de commissaire européen à l'Agriculture est déjà un préalable. «La fin des quotas laitiers, c'est la fin du maillage territorial des productions, la fin des systèmes et des produits diversifiés», a-t-il rappelé.
Le syndicat a lancé un appel de solidarité aux consommateurs. «Il faut que nos actes soient compris des consommateurs et des salariés qui vivent la même situation. Le lait leur fera bientôt défaut», a certifié André Bouchut.
|
Lire également:
-
Lait/France: la grève se poursuit dans l'attente des propositions de Fischer Boel (16 septembre 2009)
-
Grève du lait: selon l'EMB, plus de 40.000 éleveurs de 8 pays européens mobilisés (16 septembre 2009)
-
Lait: le Parti socialiste dénonce «le double langage de la majorité et du ministre de l’Agriculture» (16 septembre 2009)
-
Crise du lait: Bruxelles prépare de nouvelles propositions (15 septembre 2009)
-
Crise du lait/Space: Jean-Michel Lemétayer vivement interpellé par des manifestants (VIDEO) (15 septembre 2009)