Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Christian Estrosi a estimé lundi soir à 115 millions d'euros le coût de la remise sur pied des bananeraies de Martinique et Guadeloupe dévastées vendredi par le passage du cyclone Dean.
M. Estrosi, qui venait de recevoir au ministère de l'Outre-mer Eric de Lucy, président des producteurs de banane pour la Martinique et la Guadeloupe, a indiqué que la production de banane avait été détruite à 100% en Martinique et à 80% en Guadeloupe.
S'appuyant sur les données de M. de Lucy, il a chiffré à 52,5 millions d'euros le coût du redressage («cyclonage») des bananeraies en mesure d'être opérationnelles dans un délai de six mois (55% de la production).
Pour les autres bananeraies, qu'il faudra complètement replanter, avant une reprise de la production dans un délai d'un an et demi à deux ans, un coût supplémentaire de 63 millions d'euros est à prévoir.
M. de Lucy a fait état d'un besoin immédiat de trésorerie de 38 millions d'euros (inclus dans le total de 115 M).
M. Estrosi a indiqué que le financement de ces sommes serait assuré par les procédures prévues au titre des «catastrophes naturelles», «calamités agricoles», par les «collectivités» et pour le reste par l'Etat. «Nous veillerons à ce que l'Etat apporte la totalité de la différence», a-t-il déclaré.
Le secrétaire d'Etat a demandé à M. de Lucy de préparer une réunion de travail mercredi matin en Martinique, qui sera présidée par François Fillon. Seront présents les représentants de l'ensemble des producteurs de Martinique et de Guadeloupe. MM. Estrosi et Fillon rencontreront l'ensemble de la filière agricole, dont les producteurs de canne à sucre, également touchés, mercredi et jeudi.
Le Premier ministre a annoncé lundi soir qu'il se rendrait ces deux mêmes jours en Martinique et en Guadeloupe.
Michel Barnier, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, se rendra pour sa part en Martinique et en Guadeloupe le 31 août et le 1er septembre «pour organiser avec les professionnels de l'agriculture et de la pêche le plan d'action et la solidarité», indique mardi un communiqué du ministère de l'Agriculture.
Michel Bernier ne peut accompagner le Premier ministre dès cette semaine en Martinique et en Guadeloupe car il sera présent mercredi aux côtés du président de la République aux obsèques du capitaine du Sokalique, le bâteau de pêche qui a fait naufrage vendredi au large d'Ouessant.
De leur côté, Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, et Philippe Meurs, président des JA (Jeunes Agriculteurs) se rendront en Martinique, mercredi 22 et jeudi 23 août. «Ils viendront apporter aux populations un message amical de soutien des agriculteurs métropolitains, évaluer l'ampleur des besoins, voir comment organiser la mobilisation pour répondre aux attentes les plus urgentes», indique un communiqué des deux syndicats.
Pour sa part, le Modef indique mardi dans un communiqué qu'«il faut être à la hauteur» après le passage de Dean. Le syndicat ajoute qu'avant la fin de l'année, il «fera des propositions de réforme du régime des calamités agricoles afin que les dégâts soient intégralement couverts».
La banane représente 57,8% de la production agricole de la Martinique et est exploitée sur 27,1% de la surface agricole utilisée.
La production de bananes de la Martinique s'établissait en 2005 à 260.361 tonnes, sur 72,6 millions au niveau mondial.