Les dernières pluies ne sont pas toujours suffisantes pour réparer les dégâts déjà observés sur cultures, orges et colzas en tête.
Les précipitations de ces derniers jours sont les bienvenues dans la plaine, car les cultures souffrent du manque d'eau depuis un, voire deux mois. Toutefois, les pluies sont encore assez sporadiques au nord de la Loire. « Il était urgent que l'eau fasse son retour », appuie un conseiller, qui temporise tout de même puisque les dégâts auraient pu être pires si la période n'avait pas été accompagnée de températures fraîches.
Le Sud fait figure d'exception, car il n'est plus question de déficit hydrique, les pluies ayant été conséquentes et parfois même excessives, avec plus de 100 mm tombés en quelques jours. Les apports d'azote, et même de soufre, sur céréales comme sur colza, n'ont donc souvent pas été efficients. « Quand la pluviométrie est inférieure à 15 mm, l'azote est mal valorisé, détaille Thierry Denis, d'Arvalis en Picardie. L'utilisation des outils de pilotage est aussi perturbée, car ils nécessitent de 15 à 20 mm de pluies pour être fonctionnels. »
Compte tenu de leur cycle plus précoce, les orges semblent être plus affectées que les blés. Le potentiel de rendement des variétés de printemps serait déjà entamé dans le Centre et en Picardie. Celui des orges d'hiver en Normandie, en Poitou-Charentes, en Lorraine et même en Bretagne : « Il n'y a qu'un maître brin et tout au plus une talle secondaire qui sont montés à épis », explique un technicien en Charente-Maritime.
Alors que la pression des maladies était élevée au début d'avril, les conditions météorologiques sèches et froides ont stoppé la progression de la septoriose sur blé et de l'helminthosporiose ainsi que de la rhynchosporiose sur orge. « Le retour des pluies doit malgré tout inciter à la prudence, car l'inoculum est présent au bas des plantes et peut monter rapidement », constate, en Vendée, Jean-Luc Lespinas (Cavac).
Avec les pluies, le positionnement du traitement antifusariose dans le Sud-Ouest, notamment sur blé dur, pose aussi un problème. Les colzas ont aussi souffert du sec et du froid dans beaucoup de zones : des avortements de fleurs sont à déplorer. Il faudra donc de bonnes conditions climatiques ultérieures pour que le poids de mille grains rattrape ces pertes de siliques.