Les militants anti-OGM condamnés pour avoir fauché en 2010 une parcelle de vigne transgénique de l'Inra à Colmar (Haut-Rhin) ont annoncé mardi avoir déposé une plainte contre l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), lui reprochant d'avoir mené ses essais dans l'illégalité.
Cette plainte a été déposée à Colmar, où doit s'ouvrir le mercredi 20 juin 2012 le procès en appel d'une soixantaine de « faucheurs volontaires ». En première instance, ils avaient été condamnés à verser quelque 57.000 euros à l'Inra et, pour la plupart, à deux mois de prison avec sursis.
« La plainte contre l'Inra a été déposée formellement par la Confédération paysanne et par une association alsacienne, et les faucheurs seront partie civile », a indiqué Guillaume de Crop, un porte-parole des faucheurs, qui sont 55 à avoir fait appel de leur condamnation en octobre 2011.
Les militants anti-OGM, qui avaient entièrement détruit une parcelle de plusieurs dizaines de pieds de vignes OGM le 15 août 2010, estiment que l'Inra a mené dans l'illégalité ses essais, pendant plusieurs mois non couverts selon eux par une autorisation de l'Etat.
Ils avaient déjà développé cet argument sans succès lors de leur procès en première instance, en septembre 2011. Lors du procès en appel, qui se tiendra sur deux jours, ils comptent une nouvelle fois présenter leurs arguments contre les OGM et faire valoir que l'essai de l'Inra était inutile et dangereux pour l'environnement.
L'institut menait à Colmar une expérimentation en plein air, pour tester la résistance de porte-greffes de vignes génétiquement modifiés à une maladie virale de la vigne, le court-noué.
« Nous allions conclure que des transgènes pouvaient passer dans le sol, et que le recours aux OGM ne permettait pas aux vignes de résister à la maladie du court-noué », a expliqué Jean-François Launay, porte-parole de l'Inra, pour qui les faucheurs ont nui à leur propre cause.
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