Le procès de l'ancien président de la FNSEA, Luc Guyau, et de sept autres responsables syndicaux agricoles, poursuivis pour une affaire présumée de détournements de fonds, aura lieu du 1er au 17 octobre, a-t-on appris lundi auprès du tribunal correctionnel de Paris.
Le procès aura lieu devant la onzième chambre et se tiendra durant trois semaines les mercredis matin, jeudis et vendredis après-midi.
Luc Guyau comparaîtra aux côtés de Joseph Daul, ex-président de la Fédération nationale bovine (FNB) et président des eurodéputés chrétiens-démocrates au Parlement européen, de Georges Dutruc-Rosset, ex-directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture Philippe Vasseur (1995-1996), d'Henri de Benoist, ex-PDG d'Unigrains, ainsi que d'Yves Salmon, Eugène Schaeffer, Pierre Leroy et Georges Malpel, d'anciens responsables proches de la FNSEA.
Malgré l'opposition du parquet, qui avait requis un non-lieu général, le juge financier Henri Pons avait décidé en novembre 2007 de tous les renvoyer devant le tribunal correctionnel, considérant qu'il y avait suffisamment d'éléments contre eux.
Ils sont poursuivis pour des faits d'auteur, de complicité ou de recel d'abus de biens sociaux. La justice les soupçonne d'avoir favorisé le détournement d'une partie du produit des taxes parafiscales auxquelles sont soumis les agriculteurs pour alimenter les caisses de la FNSEA. On parle de détournements avoisinant les 15 millions d'euros.
L'enquête avait démarré en 2000 à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile contre X déposée par l'Organisation des producteurs de grains (OPG), branche de la Coordination rurale. La Confédération paysanne est également partie civile.
Les plaignants se fondaient sur un rapport de la Cour des comptes de janvier 1999 qui dénonçait des «dysfonctionnements» entre 1992 et 1997 dans la gestion du produit de la taxe parafiscale prélevée dans le secteur céréalier.
Cette taxe aurait transité via la société financière Unigrains et l'Institut technique des céréales et fourrages (ITCF) pour alimenter les caisses de la FNSEA et d'organismes proches. Des détournements vigoureusement contestés par les huit prévenus.