Le 8e Forum pour le futur de l'agriculture (FFA), qui a réuni près de 1.500 participants à Bruxelles le 31 mars 2015, s'est interrogé sur les moyens de conjuguer la croissance avec la protection de l'environnement et des ressources.
L'économie circulaire est présentée comme une solution possible. L'idée est de penser chaque phase de la vie d'un produit de façon à minimiser son impact sur l'environnement : une conception à partir de matériaux durables ou renouvelables, une faible production de déchets, un recyclage maximal. Le secteur agricole est appelé à jouer un rôle, aussi bien dans la fourniture de matériaux durables que dans le recyclage (compostage, méthanisation, engrais organiques...). Mais aussi en se pliant lui-même aux règles de l'économie circulaire. Ce qui signifie :
- minimiser le recours aux intrants, et utiliser des intrants le plus respectueux possible de l'environnement ;
- éviter le gaspillage de biens alimentaires, ce qui peut demander des investissements dans la recherche agronomique (sélection variétale, protection des cultures ...) et dans les infrastructures de transport et de stockage agricoles (notamment dans les pays du Sud) pour éviter les pertes avant et après récolte ;
- minimiser et traiter les déchets produits à l'échelle de l'exploitation agricole.
Tout le monde s'accorde sur les grands principes. Ensuite, chacun est persuadé de faire de l'agriculture « circulaire » à sa manière. Pour Christopher Stopes, président du groupe Europe de la Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique, le concept d'économie circulaire consiste surtout à s'intégrer dans le cycle du vivant, en prenant en compte toutes les interactions entre le sol, la culture, l'air, l'eau, la faune... Pour John Parr, de Syngenta, mettre au point des produits phyto contribue à l'économie circulaire dans la mesure où une protection des cultures efficace « réduit la pression sur les ressources naturelles ».
Tim Breitmeyer, vice-président de l'association des propriétaires terriens de la Grande-Bretagne, a cependant rappelé une notion essentielle : « Seuls les agriculteurs dont les activités sont rentables pourront relever les défis environnementaux du futur. »