« Le plan Ecophyto 2 prévoit notamment de remplacer l'indicateur de référence, le Nodu, par un « indicateur synthétique » qui devra être proportionnel aux quantités de substances actives contenues dans les produits phytopharmaceutiques vendus pondérées soit par les caractéristiques d'emploi de ces produits, soit par leur impact sur la santé et sur l'environnement (notamment l'eau et la biodiversité) », informe mercredi dans un communiqué de presse Générations futures, après que le ministre de l'Agriculture ait détaillé le nouveau plan. Une évolution de l'objectif initial d'Ecophyto que Générations Futures dénonce vigoureusement.
En effet, alors que le plan Ecophyto 1 a été un échec, certaines parties prenantes accusent le Nodu d'être partiellement responsables de cet échec, pour mieux l'attaquer, afin de le remplacer par un indicateur moins contraignant. « Cette accusation est tout d'abord ridicule : pas plus que le thermomètre n'est responsable de la fièvre, le Nodu n'est en effet pas responsable de l'échec du plan Ecophyto 1, qui a été plombé par l'immobilisme de la profession et la timidité des autorités », constate l'association environnementaliste.
Changer la nature même du plan
Ensuite : l'utilisation du Nodu visait clairement à mesurer l'évolution de la dépendance aux pesticides de notre agriculture. Son remplacement par un indicateur synthétique intégrant des critères de risque implique un changement de philosophie et de finalité du plan, estime Générations futures. Il ne s'agit en effet plus tant de faire évoluer les systèmes de production dans le sens de la diminution globale de l'usage des pesticides que de prétendre réduire les impacts liés à leur utilisation, explique-t-elle.
« En changeant l'indicateur d'évaluation du plan (Nodu) de la sorte le ministre choisirait de changer la nature même du plan qui permet d'évaluer la dépendance des systèmes agricoles aux pesticides au profit d'un indicateur favorisant la simple substitution de produits par d'autres » ajoute François Veillerette, porte-parole de Générations futures.