Les tensions vécues lors de la dernière campagne sur les approvisionnements en engrais azotés semblent s’être quelque peu dissipées. Ainsi, selon un sondage réalisé par BVA et publié dans le mensuel Agrodistribution de janvier, 56% des céréaliers (contre 46% l’an dernier) déclarent avoir en stock, à la mi-campagne, la majeure partie de la forme d’azote qu’ils comptent principalement utiliser cette année.
Si les céréaliers ayant des surfaces modestes en grandes cultures ont plus de difficultés à s’approvisionner que l’année dernière (32%, -6 points), les grosses structures (plus de 150 ha) s’en sortent très bien (75%, + 20 points).
Les disparités subsistent entre les régions. Dans l’Ouest, 67% des céréaliers (+11 points) disposent de stocks déjà quasi au complet, alors qu’ils ne sont que 40% dans le Centre (+12 points).
Au regard des prix très élevés, les commandes ont été souvent passées avec une grande retenue et la récente crise économique a encore accentué la prudence des agriculteurs. Du coup, les firmes, qui avaient relancé la production en Europe occidentale, à la suite de la forte demande, annoncent des fermetures temporaires d’usines, à l’instar de Yara ou de K+S, et ce en prévision d’un premier semestre de 2009 difficile et dans l’attente de jours meilleurs.
L’autre enseignement de ce sondage réside dans le fait que les agriculteurs ne sont plus que 44% à plébisciter l’ammonitrate à haut dosage comme principal engrais azoté simple utilisé, soit 15 points en moins par rapport à l’année dernière. Un désamour qui peut être lié à des difficultés d’approvisionnement en début de campagne, durant l’été, mais aussi à un différentiel de prix favorisant les solutions azotées et l’urée. Ces dernières trouvent un regain d’intérêt comme principal engrais azoté, respectivement à 18% et 7% (+4 points). La solution azotée s’ancre toujours plus chez les céréaliers du nord du Bassin parisien et du Nord-Est (36%, +3) et l’urée, avec 17%, gagne 8 points chez les céréaliers du Sud-Ouest.