300 représentants des 180 maisons familiales concernées par la production agricole (agriculture, élevage, productions légumières et florales, arboriculture, viticulture…) se sont réunis au Conseil économique et social (CES), à Paris, les 22 et 23 février. Thème de la réunion: réfléchir, avec les organisations professionnelles et syndicales, aux moyens à mettre en œuvre pour renforcer la dynamique des formations dans ce secteur.
Alors que se tient une réflexion plus générale entre le ministère de l’Agriculture et la profession sur un léger toilettage des formations qui donnent accès aux aides à l’installation (BPrea et Bac pro) et une refonte des stages préparatoires à l’installation (SPI) et stages six mois, le mouvement des maisons familiales rurales (MFR) a plaidé pour une meilleure communication sur les métiers de l’agriculture de façon à préserver leur attractivité et participer au renouvellement des générations. La question de l’orientation des jeunes qui ne viennent pas du milieu agricole a également été abordée.
Concernant le parcours à l’installation, les MFR souhaitent la création d’un «portefeuille de compétences» pour tous les élèves inscrits en formation dans leurs établissements. Elles aimeraient ainsi faire reconnaître les stages réalisés en alternance sous statut scolaire dans le cadre du stage six mois. Jusqu’à présent, seuls les stages réalisés au-delà du niveau bac sont susceptibles d’être pris en compte dans le cadre de ce stage six mois. «Il nous faut mettre fin à une iniquité dans la reconnaissance des expériences au niveau du stage six mois», a ainsi lancé en tribune, François Subrin, président de l’Union nationale des maisons familiales rurales (UNMFREO).
La structure souligne par ailleurs l’importance d’adapter les parcours à l’évolution des activités et des emplois (polyvalence, multi-activités, nouvelles compétences en matière de commercialisation, de gestion des ressources humaines, de gestion sociétaire…) et notamment développer la capacité à entreprendre et favoriser la prise de responsabilité. Certains intervenants ont souligné le manque de lisibilité des formations actuelles et le trop grand «saucissonnage» des spécialités. « On a formé des producteurs, il faut maintenant former des jeunes à un univers plus large», a déclaré un responsable d’établissement de Rhône-Alpes. Il a aussi beaucoup été question de formation tout au long de la vie.
11.000 jeunes de maisons familiales sont inscrits en Capa, Bepa, Bac professionnel et BTSA dans les filières «production agricole». Il s’agit, selon l’Union nationale des MFR, du tiers des effectifs de ces filières en formation professionnelle initiale au ministère de l’Agriculture. Ces effectifs se maintiennent. L’origine socioprofessionnelle des élèves est très diverse puisque les trois quarts ne sont pas issus du milieu agricole. Les maisons familiales interviennent aussi en formation continue, en particulier pour la qualification de nombreux salariés et l’obtention de la capacité professionnelle agricole pour l’installation aidée.