Plus aucun doute, l'épidémie de diarrhées mortelles en Allemagne, qui a jusqu'ici provoqué 35 morts dans le pays et un en Suède, est bien due à des graines germées contaminées. C'est ce qu'a annoncé samedi un institut fédéral après des contre-analyses, au soulagement de Berlin et de l'Union européenne.
Les biologistes de l'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) ont confirmé des résultats de laboratoire des autorités régionales de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest) : la souche bactérienne O104:H4 d'E. coli entérohémorragique (Eceh), qui a fait 36 morts en Europe, a été détectée dans un sachet de graines germées rapporté aux autorités par un père de famille rhénan.
Ce sachet provenait de la ferme biologique Gärtnerhof à Bienenbüttel, dans le nord de l'Allemagne, désormais fermée.
« Ces résultats représentent un pas important dans la chaîne de preuves », a dit le directeur de l'Institut BfR, Andreas Hensel.
Ils mettent fin à des semaines d'incertitudes qui ont coûté des centaines de millions d'euros aux agriculteurs européens. Car les consommateurs ont tourné le dos aux concombres, tomates et salades qui avaient été présentées par les autorités allemandes comme de possibles vecteurs de la contamination. L'alerte n'a été levée que le vendredi 10 juin 2011.
La ministre allemande de l'Agriculture, Ilse Aigner, a estimé qu'entre 5 et 10 % de la récolte de ces trois légumes avaient été anéantis en Allemagne, dans le journal Neue Osnabrücker Zeitung à paraître ce mardi 14 juin 2011 . « Environ 5.900 tonnes de concombres, 1.300 hectares de salades et 3.500 tonnes de tomates ont dû être détruits », a-t-elle dit.
Le ministère fédéral de l'Agriculture a exprimé sa satisfaction de voir la cause du mal indubitablement identifiée, tandis que le commissaire européen à la Santé, John Dalli, s'est réjoui de « cet événement extrêmement important ».
« Les consommateurs européens et les partenaires commerciaux (de l'UE) peuvent maintenant avoir toute confiance dans la sûreté des légumes de l'Union européenne », a déclaré M. Dalli. Après l'accord de principe de Moscou du vendredi 10 juin 2011 pour lever son embargo sur les importations de légumes de l'UE, il a dit espérer que les légumes européens puissent reprendre « le plus vite possible » le chemin de la Russie.
Demeure en suspens la question du mode de contamination. Les autorités allemandes sont « toujours dans le brouillard » quant à une origine humaine ou animale, a souligné le ministre de l'Environnement et de la Protection des consommateurs de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Johannes Remmel.
Il a appelé les consommateurs à rapporter aux autorités toutes graines germées suspectes, comme l'a fait ce père de famille « très vigilant » près de Bonn.
Cet homme n'a pas consommé ces graines, au contraire de sa femme et sa fille, tombées malades comme plus de 3.000 personnes.
La ministre allemande de l'Agriculture, Ilse Aigner, a annoncé un renforcement des contrôles d'hygiène concernant la production de graines germées, dans le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS) paru le dimanche 12 juin 2011.
Ces graines de lentilles, luzerne, « soja », etc. sont élevées dans la chaleur et l'humidité. Des chercheurs y voient des vecteurs de bactéries pathogènes, comme l'Eceh et la salmonelle.
M. Dalli a assuré que la crise « mènerait à un renforcement de nos systèmes d'alerte » européens.
Le président de la Fédération des agriculteurs allemands (DBV), Gert Sonnleitner, a appelé l'UE à augmenter son aide aux producteurs européens touchés, au-delà des 210 millions d'euros promis. « Cela ne suffit pas. Le préjudice dans l'ensemble de l'UE s'élève entre 500 et 600 millions d'euros » dont 65 millions pour l'Allemagne, a-t-il fait valoir.
Titre
mardi 14 juin 2011 - 14h20
Prochains ennuis pour le bio : salmonelles ,ergot du seigle, micotoxynes. Quant la machine à flinguer des médias s'emparera du sujet , iils provoqueront un désactre de plus.