La nouvelle loi américaine sur l’indépendance et la sécurité énergétique (Energy Bill), signée la semaine dernière par le président George W. Bush, fixe un nouvel objectif d’incorporation obligatoire de biocarburants à 36 milliards de gallons (136 milliards de litres, 1 gallon = 3,78 litres) d’ici à 2022.
«C’est près de cinq fois la production américaine actuelle! Un niveau qui paraît quasi hors de portée», commente la Mission économique française à Washington dans sa publication Flash Agri.
Pour l’éthanol issu du maïs, le niveau d’incorporation est fixé à 15 milliards de gallons en 2022 (56,8 milliards de litres), c'est-à-dire environ trois fois la production actuelle qui transforme déjà plus de 20% de la sole de maïs. Le bioéthanol deviendrait le débouché d’environ la moitié de la production américaine de maïs.
Pour l'éthanol «cellulosique», qui serait produit à partir de matières premières non alimentaires (cultures spéciales, bois ou autres déchets agricoles), la loi fixe l’objectif de 16 milliards de gallons (60,6 milliards de litres).
«Cela relève d’un pari sur les résultats attendus de la recherche pour produire de l’éthanol cellulosique dans des conditions adéquate de rentabilité», estime Flash Agri.
«Les objectifs fixés semblent suffisamment inatteignables (et particulièrement fragile les années de mauvaises récoltes de maïs, par exemple), qu’il est à considérer une diversification de l’approvisionnement américain, notamment par une hausse des importations», poursuit-il.
Les importations américaines d’éthanol se sont déjà considérablement accrues de 511 millions de litres en 2005 à 2.473 millions de litres en 2006; soit, au total, plus de 12% de la consommation américaine d’éthanol, aux deux tiers en provenance du Brésil, précise Flash Agri.
En revanche, pour le biodiesel, essentiellement produit à partir d’huile de soja et de graisses animale l'objectif est plus modeste. Il est de 1 milliard de gallons (3,78 milliards de litres) pour 2022, alors que la capacité installée aux Etats-Unis est d’ores et déjà supérieure au milliard de gallons.
L'Energy Bill, n'a par ailleurs «rien changé» au régime de défiscalisation du biodiesel, très controversé dans l'Union européenne, note également la Mission économique (exportations de B99 américain vers l'UE).