Quelques 300 éleveurs ont manifestés mardi à Moulins (Allier) devant la préfecture, pour exprimer leur désespoir face à l'arrivée de la fièvre catarrhale ovine (FCO) dans leurs élevages.
Depuis le début du mois de juillet, le département est durement touché par le virus. Au 25 juillet, 455 foyers cliniques s'étaient déclarés en quelques semaines. Le 28 juillet, le département comptait 981 élevages touchés. La progression de la maladie semble néanmoins se ralentir.
L'explosion de la FCO est liée notamment à l'arrivée tardive des vaccins. Pour les ovins, ils ont été mis à disposition de la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) le 25 juin. Les animaux n'ont alors pas pu acquérir une immunité avant l'arrivée du virus. Conséquence, les taux de mortalité dans les élevages ovins sont très élevés et les éleveurs sont désemparés devant la progression très rapide de la maladie.
C'est un nouveau coup dur pour la filière déjà fortement touchée par la crise économique. «Nous avons été reçus par le préfet et la prise de conscience est générale, a déclaré Gérard Etien, vice président du syndicat des éleveurs de moutons de l'Allier (Cema). Nous avons obtenu un déblocage de doses pour achever la vaccination des cheptels souches et vacciner nos agneaux. Les négociations avec les banques et la MSA sont également en bonne voie pour un allégement des charges. Le Conseil général de l'Allier, quant à lui, a débloqué une enveloppe de 172.000 € pour l'aide à la reconstitution des haras de béliers, les échographies et le testage de semence des béliers. Le montant des indemnisations pour les pertes directes est en renégociation avec le ministère de l'Agriculture. Une demande sera également faite pour revoir le montant des aides ovines existantes».