Les abattoirs bas-normands AIM, sauvés de la liquidation à la fin de mars 2015, font à nouveau face à des difficultés de trésorerie, alors que l'État n'a pas encore versé les 2,5 millions d'euros de prêt promis.
« L'Etat n'a toujours pas versé le prêt de 2,5 millions d'euros qu'il avait annoncé. Ce retournement plonge l'entreprise », qui emploie 222 salariés dans la Manche, « dans des difficultés de trésorerie que les efforts des collectivités ne pourront seuls réduire », s'indignent les élus EELV du conseil régional de la Basse-Normandie dans un communiqué.
« Tout ceci est lamentable, absolument révoltant », a ajouté le vice-président de la Région, François Dufour (EELV), accusant l'État de « multiplier les prétextes pour ne pas avancer ».
Interrogé par l'AFP, le président de la Région, Laurent Beauvais (PS), a fait savoir via son service de presse qu'il avait évoqué vendredi avec le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, ce « pic de besoin de trésorerie » alors que « AIM a retrouvé des clients et que les commandes rentrent ». Selon lui, « l'État est donc en train d'étudier des solutions pour qu'une partie des 2,5 millions soient versés le plus rapidement possible ».
Cessation de paiement imminente
« Ça fait des semaines qu'on nous dit que l'argent arrive. Mais on n'a pas de date. L'urgence est là. L'activité augmente mais, si on n'arrive plus à livrer nos clients, faute de trésorerie dû au manque d'engagement de l'État, on pourrait très bien se retrouver en cessation de paiement d'ici à la fin de la semaine », affirme à l'AFP Sébastien Lafon, président de SAS société nouvelle AIM Group, basée à Saint-Cécile, née le 8 avril.
Le tribunal de commerce de Coutances a validé le 31 mars deux projets de reprises partielles de la société AIM, ce qui a permis de sauver 276 de ses 590 emplois en France. L'un, qui émanait des salariés menés notamment par leur délégué CFE-CGC, M. Lafon, a permis de reprendre plus de 200 de ses 357 salariés de Sainte-Cécile.
Pour l'heure, la SAS a un capital de 1.000 euros dont 640 de M. Lafon et 340 d'une société d'économie mixte (SEM) regroupant le département et la Région. D'ici à la fin de mai, les salariés doivent monter au capital à hauteur de 500.000 euros et la SEM à 330.000 euros.
L'autre offre concernait le site d'Antrain (Ille-et-Vilaine) : le groupe breton Chapin-Monfort a racheté le site et repris 70 des 179 salariés.