Il est indispensable de mettre en place «une véritable politique d'aide à la montagne pour maintenir une production laitière dynamique», a plaidé l'interprofession laitière (Cniel), lors d'une conférence au Sommet de l'élevage, le 4 octobre à Clermont-Ferrand.
Le Cniel a lancé plusieurs pistes de réflexion, par exemple la revalorisation des aides aux producteurs de lait de montagne, la mise en place d'une véritable politique d'aide à la production d'herbe ou d'une aide à la collecte en zone de montagne, ou encore des aides à la création ou la rénovation d'ateliers de montagne. Le Cniel suggère aussi que l'ICHN et l'aide aux bâtiments d'élevage soient renforcées. Ces idées seront encore travaillées, amendées, enrichies avant d'être proposées au niveau européen.
Nos voisins d'Outre-Rhin ne sont pas en reste, puisque les suggestions formulées par les professionnels se rapprochent des idées françaises. Helmut Hoffmann, professeur à l'université technique de Munich, a présenté au cours de la conférence, les «suggestions» des syndicats allemands: prime unique, hausse de la modulation, prime au lait couplée et transitoire, ainsi que des aides à l'investissement en zone difficile préférentielles pour les élevages laitiers. L'Allemagne est également favorable à un renforcement des primes pour les zones de montagne et aux prairies, si c'est nécessaire aux dépens des zones moins défavorisées.
Dans les massifs montagneux français (Massif central, Alpes, Pyrénées, Jura, Vosges), l'élevage laitier est «vital pour maintenir un tissu rural», des emplois et entretenir le territoire, souligne le Cniel. C'est souvent la seule activité agricole possible sur des terrains en pente. Malgré des différences notables d'un massif à l'autre, les exploitations y sont en moyenne «plus petites, plus herbagères et plus extensives que celles des plaines, et fortement impliquées dans les AOC».
La densité laitière y est deux, trois fois plus faible que dans l'Ouest français. De par ces caractérisques et les contraintes dues au relief et au climat, le coût de la collecte y est plus élevé (+8,8 €/1.000 l). Les écarts de revenus entre les producteurs situés en montagne et ceux en zones de plaine s'accentuent. Avec la mise en place des DPU, et malgré l'existence d'aides comme les ICHN, les handicaps des élevages de montagne ne sont plus compensés. Pourtant, cette activité pèse tout de même 15% de la collecte nationale et 21% des producteurs.