Selon un rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), paru le 16 mars 2009, sur la situation des forêts dans le monde, à court terme les forêts et la foresterie subiront les répercussions de la crise économique mondiale, avec «un grave impact négatif sur les investissements dans l'industrie et sur la gestion forestière».
«Les gouvernements pourraient revoir leurs (...) objectifs écologiques ou retarder des décisions clés concernant les mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique», souligne l'organisation.
En particulier, «les pays au premier stade du développement sont confrontés à d'immenses pressions sur leurs forêts (prix élevés de la nourriture et de l'énergie, NDLR) et au dilemme douloureux entre contraintes économiques immédiates et avantages à long terme», selon la FAO. Le besoin est aux pâturages, aux cultures fourragères et vivrières et aux biocarburants.
La crise risque aussi de «favoriser l'exploitation illégale» des forêts, souligne le rapport, rappelant que certains pays de l'Asie du Sud-Est ont «vu s'intensifier les coupes illicites à la suite de la crise économique de 1997-98».
Mais cette situation économique pourrait aussi avoir un impact positif à plus long terme sur les forêts, d'après la FAO.
«La production à grande échelle de cultures commerciales, facteur de déforestation dans les Tropiques, pourrait baisser sensiblement à la suite du resserrement du crédit et de la réduction de la demande causés par le ralentissement économique», selon l'organisation.
«Bien que ces nouvelles soient défavorables pour les producteurs de ces denrées, elles pourraient s'avérer bonnes pour les forêts», ajoute la FAO.
Elle estime que les pays qui élaborent des politiques monétaires et fiscales, pour faire face à la crise, pourraient aussi «saisir cette occasion» et utiliser les forêts pour reconstituer leur capital en ressources naturelles: grâce au reboisement ou à des investissements accrus dans la gestion forestière durable, grâce à la promotion active du bois dans les pratiques écologiques de construction et les énergies renouvelables.
En tout cas, annonce la FAO, les ressources forestières du vieux continent (1 milliard d'hectares, un quart des ressources forestières mondiales, dont 81% en Russie) devraient continuer de progresser.
La semaine dernière, la FAO avait avancé que dix millions de nouveaux «emplois verts» pourraient être créés dans le monde si les pays investissaient plus dans la gestion des forêts.