Produire plus, c'est-à-dire investir davantage, tout en préservant mieux la biodiversité et avec moins de moyens... : voilà la difficile équation que devra résoudre Pascal Viné, le nouveau directeur de l'Office national des forêts (ONF) alors que le contrat d'objectif Etat/ONF est en cours d'élaboration pour 2012-2016.
Le budget promet d'être serré et les prix de ventes de bois, de 30 à 34 euros/m3 sont faibles pour payer les investissements dans les forêts. Le directeur de l'ONF ne veut pas se décourager et entend se positionner sur le marché montant de la construction des maisons en bois, pour lequel les industriels demandent des résineux.
« Le fonds forestier national est le grand absent », a-t-il regretté lors d'une rencontre avec la presse le 26 avril, sans toutefois accorder d'importance aux rumeurs d'une possible condamnation de certaines missions de l'institution.
La politique forestière intéresse tout de même, puisque Nicolas Sarkozy présidera le 28 avril à Égletons (Corrèze) une table ronde sur le thème « valoriser nos forêts ». Il sera accompagné de la ministre de l'Écologie et du ministre de l'Agriculture.
Avec un budget de 730 millions d'euros et 9.500 fonctionnaires, l'ONF gère environ 25 % de la forêt française. Les forêts domaniales représentent 1,7 millions d'ha, et les forêts communales près de 3 millions d'ha, détenus par 11.400 communes, soit une commune sur trois.
Les investissements pour la gestion durable des forêts domaniales, propriétés de l'Etat, représentent 70 millions d'euros par an et sont payés par les ventes de bois. Les collectivités gèrent leurs forêts avec le soutien de subventions de l'Etat et des régions. Les communes forestières dépensent 145 millions d'euros par an, 25 millions en frais de garderie (facturés par l'ONF) et 120 millions issues de subventions de l'Etat.
La filière forestière française est en difficulté, a observé le directeur de l'ONF Pascal Viné, avec un déficit commercial de plus de 5 milliards d'euros en 2009, avec des importations de bois transformés et des exportations de bois brut.